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Photo d'une partie des logos des principales plateformes d'abonnement numérique
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Abonnements numériques : les Français piégés par une facture invisible en pleine explosion

Ce sont quelques euros par-ci, quelques clics par-là… Et sans vraiment s’en rendre compte, les Français déboursent chaque mois des dizaines d’euros pour leurs abonnements numériques. Ce poste de dépense, longtemps considéré comme mineur, devient un véritable gouffre budgétaire.

🎯 Une inflation masquée dans le budget numérique des ménages

Les plateformes de streaming, les services de musique à la demande ou encore la presse en ligne ne cessent de grignoter un peu plus le portefeuille des Français. Selon une étude signée BearingPoint et relayée par Les Echos le 21 mai, les dépenses mensuelles moyennes en abonnements numériques atteignent désormais 49 euros, un record historique. C’est 4 euros de plus qu’en 2024… et 12 euros de plus qu’en 2022.

Mais là où le phénomène devient préoccupant, c’est que le nombre d’abonnements souscrits par personne reste stable depuis deux ans : environ trois. L’explication est donc simple : les prix montent, mais les consommateurs ne s’en rendent pas compte. Résultat ? Ce qui relevait autrefois du loisir devient désormais une charge récurrente quasi-invisible, souvent perçue comme inévitable.

📈 Des abonnements qui deviennent des charges fixes… 

Netflix, Canal+, Spotify, Deezer, Apple Music, Paramount TV… la liste est longue, mais les réponses sont souvent floues. Interrogés dans les rues de Toulouse par RMC, beaucoup peinent à estimer le coût réel de leurs abonnements. « Je n’ai pas idée du montant, mais c’est vrai que les factures sont de plus en plus chères », reconnaît un habitant. Une autre confie : « Je ne sais pas trop, c’est mon mari qui gère. »

Ce flou budgétaire est largement partagé : les Français sous-estiment en général leurs dépenses réelles liées aux abonnements numériques. Une méconnaissance qui peut avoir des conséquences, notamment dans la gestion de leur budget global.

Pour Agnès Crozet, directrice générale adjointe de l’Observatoire société et consommation, ces abonnements constituent des "dépenses pré-engagées" qui ne passent pas inaperçues aux yeux des établissements bancaires :

« Si on doit aller voir son banquier pour solliciter un prêt, il va regarder le montant de ces dépenses récurrentes. Et cela peut constituer un frein. »

Elle alerte donc : faire le tri dans ses abonnements n’est pas un luxe, mais une nécessité. Entre services doublons, offres non utilisées et tentations marketing bien rodées, beaucoup peuvent être supprimés sans impact sur le quotidien, mais avec un réel gain pour le budget.

👁 L'œil de l’expert : un budget à surveiller

Le monde numérique a su se glisser dans nos habitudes avec une telle discrétion qu’il en devient invisible dans nos dépenses. Mais l’abonnement numérique n’est plus un "petit plaisir", c’est une ligne de dépense structurelle. Pour les ménages, comme pour les analystes économiques, il est temps de considérer ces charges avec le même sérieux que les factures d’électricité ou les échéances de crédit.

Dans un contexte de pression inflationniste généralisée, où chaque euro compte, reprendre le contrôle de ses abonnements n’est pas une option, c’est une stratégie.

À propos de l'auteur

Conseiller financier chez FiniDeMePriver.com depuis près de 2 ans, Enzo Poulain met son expertise au service de ses clients en leur proposant des solutions sur mesure pour optimiser leur budget et simplifier la gestion de leurs finances. Doté d’un sens aigu du détail et d’un réel engagement pour le travail bien fait, Enzo partage également des astuces pratiques pour aider chacun à maintenir un budget équilibré et adapté à ses besoins.