Plateformes de streaming : la France se passionne pour l’abonnement, mais jusqu’où ira la vague
Alors que les salles de cinéma peinent à retrouver leur public, les plateformes de streaming s’imposent plus que jamais dans le quotidien des Français. Netflix, Prime Video ou encore Disney+ occupent une place grandissante dans les foyers, bouleversant à la fois les habitudes culturelles et les équilibres économiques du secteur.
📊 Une croissance tirée par la jeunesse et le numérique
En 2025, la vidéo à la demande par abonnement (SVOD) connaît une croissance spectaculaire en France. Après deux années d’essoufflement, le marché a retrouvé un rythme à deux chiffres, selon l’Observatoire de la vidéo à la demande (VàD) publié en janvier par le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC). Le phénomène s’explique en grande partie par l’engouement des 18-35 ans : 90 % d’entre eux déclarent avoir au moins un abonnement payant, avec une moyenne de trois services différents par utilisateur, d’après une étude Ipsos.
Si les contenus français gagnent peu à peu du terrain sur ces plateformes, le cinéma physique, lui, continue de s'effacer. L’offre pléthorique, disponible à toute heure, a redéfini les pratiques. Comme le révèle une enquête d’OpinionWay, 63 % des 18-30 ans se considèrent cinéphiles, mais plus d’un sur deux ne se rend au cinéma qu'une fois par mois, voire moins. Parmi les freins : le prix des billets (70 %), la disponibilité de l’offre en ligne (43 %) et l’attrait en berne des films proposés (37 %).
🥊 Un marché dominé par les géants… mais sous tension
Côté acteurs, Netflix règne toujours en maître, avec une part de marché estimée à 55 % en 2025. Il est suivi par Amazon Prime Video (42 %), Disney+ (29 %), Canal+ (28 %) et Paramount+ (15 %). Ces chiffres illustrent à la fois une concentration autour de quelques leaders, et une concurrence féroce sur un marché devenu saturé.
Si l’offre s’est enrichie, le nombre de plateformes disponibles complique les choix des utilisateurs et favorise parfois une rotation des abonnements. En parallèle, les pouvoirs publics s’impliquent pour réguler ce nouvel écosystème : la part de films européens sur les plateformes est de plus en plus scrutée, tandis que la TVA, les obligations de financement et les règles de diffusion font l’objet de débats croissants.
Un analyste média explique :
La croissance du marché est réelle, mais elle n’est pas infinie. Le pouvoir d’achat est sous pression, les contenus exclusifs coûtent cher à produire, et les plateformes doivent désormais choisir entre fidéliser ou perdre des abonnés exigeants.
👁 L’œil de l’expert
La montée en puissance du streaming vidéo n’est plus une tendance : c’est une révolution culturelle durable. La jeunesse française, mobile et connectée, a basculé vers un modèle de consommation à la demande, poussant les plateformes à se réinventer sans cesse. Mais à mesure que le marché arrive à maturité, le vrai défi sera moins de séduire que de retenir : la qualité des contenus, la transparence des tarifs et la responsabilité environnementale seront les clés de la fidélisation.
Le cinéma en salle, lui, n’a pas dit son dernier mot : pour subsister, il devra jouer sur d'autres ressorts – émotion collective, événementialisation, expérience immersive – là où le streaming excelle dans la personnalisation et la flexibilité.
À propos de l'auteur
Spécialiste SEO et Data Analyst, Antoine Spaeter apporte à CréditNews son expertise en analyse de données et en acquisition de trafic. Avec plus de 15 années d'expérience en entrepreneuriat et en gestion de projets techniques, il s'est spécialisé dans l'interprétation des chiffres. Rigoureux et curieux, Antoine contribue également à la stratégie éditoriale de CréditNews, garantissant une approche précise et pédagogique des contenus proposés.