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Photo de rayons de sodas et de conserves d'une grande-surface, dans le sud de la France
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Taxe Sodas 2025 : Coca-Cola, Pepsi, Fanta une taxe plus élevée en 2025?

Alors que l’inflation montre des signes de net ralentissement dans la plupart des secteurs, une catégorie de produits échappe à cette tendance : les boissons sucrées. Sodas, jus de fruits industriels, boissons gazeuses aromatisées... Leurs prix connaissent une flambée spectaculaire depuis mars 2025. En cause : la refonte en profondeur de la taxe sur les boissons sucrées, mise en place dans le cadre du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale. Plus stricte, cette version revue du dispositif fiscal bouleverse les équilibres du marché.

🧾 Bareme/Taxe Sucre : Une taxe revue à la hausse

Depuis le 1er mars 2025, le barème de la taxe soda a été entièrement révisé. Si cette taxe, instaurée initialement en 2012, visait déjà à lutter contre la surconsommation de sucre, sa nouvelle version introduit une progressivité accrue selon la teneur en sucre ajouté.

Comme l’explique Capital, on part désormais d’un tarif plancher de 4 € par hectolitre pour les boissons contenant moins de 5 kg de sucre ajouté (soit +0,21 € par rapport à 2024). La facture grimpe vite : entre 5 et 8 kg de sucre, la taxe passe de 7,30 € à 21 € par hectolitre (+13,70 €). Et au-delà de 8 kg, elle double tout simplement, atteignant 35 € contre 17,70 € auparavant.

Conséquence directe : une répercussion quasi immédiate sur les prix affichés en rayon. Selon une étude NielsenIQ relayée par LSA, les tarifs des sodas ont bondi de 10 % en un an, entre fin avril 2024 et fin avril 2025.

Le Coca-Cola, boisson emblématique et sucrée à hauteur de 100 g/l, a vu son prix grimper de 2 € à 2,30 € pour la bouteille de 1,75 l. Un exemple concret de l’impact de cette nouvelle fiscalité, appliquée sans changement de recette ni de formulation de la part des fabricants.

📉 Les ventes affectées, sauf pour les "light"

La nouvelle taxe introduit une différenciation économique entre les boissons "regular" et les versions à teneur réduite en sucre ou sans sucre du tout. Ainsi, les gammes "light" ou "zero", moins touchées fiscalement (+1,6 % de hausse en moyenne), ont mieux résisté en termes de ventes.

Les boissons sucrées traditionnelles ("regular") ont quant à elles vu leurs volumes de vente reculer de 4,2 % sur deux mois, tandis que les versions allégées ont progressé de 0,9 %. L’élasticité prix joue ici à plein : plus le sucre est taxé, plus les consommateurs se tournent vers des alternatives perçues comme plus saines – et désormais aussi plus accessibles.

Ce phénomène de déplacement de la consommation n’a rien d’anecdotique. La taxe soda, dans sa nouvelle version, pourrait rapporter jusqu’à 800 millions d’euros en 2025, contre 443 millions en 2023, d’après les prévisions. Cela traduit non seulement une hausse des montants collectés, mais aussi un ajustement comportemental de la part des industriels comme des consommateurs.

👁️ L’œil de l’expert : quel est le prix juste?

Ce nouveau barème fiscal s’inscrit dans une logique à double objectif : réduire la consommation de sucre dans la population française et financer des dépenses de santé publique. Toutefois, comme l’explique Capital, "les industriels n’ont pas, pour l’instant, modifié la composition de leurs produits". Cela suggère une stratégie attentiste, où les marques préfèrent tester la résilience des consommateurs avant d’investir dans de nouvelles recettes.

À court terme, les hausses de prix pourraient ralentir la consommation. Mais à long terme, cette fiscalité pourrait forcer les acteurs du secteur à innover, en réduisant les taux de sucre ou en développant des alternatives naturelles. Pour les consommateurs, cette évolution pose une question simple : quel prix sommes-nous prêts à payer pour le goût sucré ?

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.