Pouvoir d’achat en chute libre : les Français entre renoncements quotidiens et pessimisme
Le malaise grandit. À l’heure où les prix restent élevés et les revenus stagnent, les Français expriment une inquiétude persistante quant à leur pouvoir d’achat. Selon une enquête récente menée par l’institut Elabe pour BFMTV, dévoilée le 6 juin 2025, 50 % des sondés redoutent une nouvelle baisse de leur niveau de vie dans les mois à venir. Plus alarmant encore : huit Français sur dix déclarent devoir se restreindre dans leurs dépenses, révélant une tension budgétaire qui dépasse les simples arbitrages de consommation. Si la tendance s'améliore légèrement par rapport aux relevés précédents, le sentiment d’étouffement reste palpable, sur fond de désillusion économique.
🔍 Des perspectives économiques moroses et une confiance au plus bas
Le pessimisme ambiant ne faiblit pas. Interrogés sur leurs anticipations économiques, 50 % des Français s’attendent à une nouvelle érosion de leur pouvoir d’achat dans les mois qui viennent. Dans ce total, 18 % redoutent une dégradation marquée, tandis que 32 % envisagent une baisse plus modérée. Seule une frange ultra-minoritaire — 13 % — croit encore à une amélioration prochaine, et 36 % n’anticipent aucun changement. Une photographie inquiétante, que tempère à peine la légère amélioration de deux points sur le sentiment de devoir « se serrer la ceinture ».
Cette pression sur le pouvoir d’achat entraîne des renoncements au quotidien
analyse l’institut Elabe, à l’origine de l’étude. Il ne s’agit plus seulement de réévaluer ses dépenses superflues, mais bel et bien de sacrifier des pans entiers de la vie courante. Les consommateurs semblent coincés entre des dépenses contraintes incompressibles et un revenu disponible qui ne suit pas.
Résultat : des arbitrages douloureux, qui traduisent une inquiétude de fond face à un avenir économique toujours incertain.
🚫 Renoncements massifs : quand la sobriété devient subie
Face à ce climat anxiogène, les Français ajustent drastiquement leurs comportements de consommation. Premier secteur à en faire les frais : les loisirs et les vacances. Pas moins de 45 % des répondants affirment avoir repoussé ou annulé des projets de départ, week-ends compris. Pour beaucoup, ces choix ne relèvent plus d’un confort mais d’une nécessité.
Les autres postes non-essentiels sont également sous pression :
- 41 % évitent désormais restaurants et cinémas 🎬🍽️
- 38 % ne font plus de shopping ni d’achats vestimentaires 🛍️
- 33 % restreignent même leurs achats alimentaires, pourtant essentiels 🥖
- Et 27 % admettent ne pas suffisamment chauffer leur logement pour économiser 🔥
La santé n’échappe pas à cette rigueur : 20 % des sondés ont dû renoncer à des soins médicaux récemment. Une donnée particulièrement inquiétante qui traduit l’ampleur du malaise économique vécu par une partie croissante de la population. Dans ce contexte, seuls 23 % des Français affirment n’avoir renoncé à aucune dépense, un chiffre révélateur de la généralisation de cette « austérité domestique ».
👁 L’œil de l’expert : en alerte budgétaire
Ce baromètre social confirme une réalité structurelle : la perception du pouvoir d’achat est aussi importante que sa mesure objective. Même si certains indicateurs macroéconomiques montrent une légère amélioration, la majorité des Français reste en état d’alerte budgétaire permanent. Le glissement progressif de la sobriété choisie vers la sobriété subie fait craindre une désaffection durable vis-à-vis de la consommation, moteur essentiel de la croissance. À long terme, cette pression pourrait aussi accentuer les fractures sociales et les tensions politiques autour des questions économiques. Pour restaurer la confiance, les annonces budgétaires seules ne suffiront plus : il faudra des résultats concrets et perceptibles dans les portefeuilles.
À propos de l'auteur
Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.