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Photo d'un étal de baguettes de pain fraichement cuites, dans une boulangerie parisienne
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Verbalisés un premier mai : les boulangers face à une législation jugée étouffante

Alors que la fête du Travail célèbre les droits des salariés, certains commerçants, eux, se retrouvent sanctionnés pour avoir tenté de sauver leur activité. L'antenne radio de RMC nous informe: le 1er mai 2025, plusieurs boulangers parisiens ont été verbalisés pour avoir fait travailler leurs employés, malgré une affluence exceptionnelle. Ce qui devait être un jour stratégique de vente s’est transformé en cauchemar administratif, cristallisant le malaise croissant entre petits commerçants et réglementation du travail. Focus sur une affaire révélatrice d’un climat économique et social tendu.

⚖️ Une législation inflexible face à une réalité économique implacable

Yannick Rassin, propriétaire de quatre boulangeries à Paris, a fait le choix d’ouvrir ses commerces le 1er mai. Une décision mûrement réfléchie d’un point de vue économique

C’est un jour crucial. On a enregistré environ 20 % de ventes en plus par rapport à une journée classique

affirme-t-il sur RMC. Toutefois, la législation est claire : si les établissements peuvent ouvrir, employer des salariés ce jour-là reste interdit. Résultat : deux de ses points de vente, situés dans les 3e et 4e arrondissements, ont été contrôlés, donnant lieu à des verbalisations immédiates.

Maryline Rassin, son épouse et associée, ne cache pas son épuisement moral. La perspective de sanctions financières plane au-dessus du couple, qui redoute une lourde amende sans en connaître encore le montant. « C’est une situation qui nous broie », déplore-t-elle, avant d’ajouter, visiblement ébranlée : « On est à saturation. On nous empêche de travailler. » Leur indignation reflète un sentiment partagé par de nombreux commerçants indépendants, pris entre leur volonté de survie économique et des contraintes réglementaires perçues comme déconnectées du terrain.

Ces boulangers ne se contentent pas de servir des particuliers : ils fournissent également des hôtels, des restaurants et même deux compagnies de CRS. « C’est incompréhensible. On répond à une demande réelle », insiste Maryline, dénonçant ce qu’elle qualifie d’« acharnement ». Pour le couple, cette verbalisation est symptomatique d’un système qui, selon eux, « tue les petits commerces ».

En 26 ans d’activité, c’est la première fois que Yannick et Maryline Rassin se retrouvent ainsi sanctionnés pour avoir ouvert le 1er mai. Et même si cette verbalisation ne débouche pas automatiquement sur une amende, elle ouvre un débat plus large sur la rigidité d’un cadre légal qui peine à s’adapter aux réalités économiques des indépendants.

👁 L'œil de l'expert : entre respect du droit et urgence économique, un équilibre introuvable

Cette affaire pose une question essentielle : la réglementation du travail, aussi légitime soit-elle, ne devrait-elle pas être réévaluée à l’aune des réalités économiques actuelles ? Dans un contexte de fragilité du commerce de proximité, marquée par l’inflation, la concurrence des plateformes et la pression fiscale, pénaliser les artisans qui tentent de rester à flot peut sembler contre-productif. À force de rigidité, on risque de briser ce qui reste du tissu économique local. Il devient urgent d’imaginer une voie médiane entre respect des droits sociaux et survie des petites entreprises.

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