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Photo d'un Airbus A330 néo au départ d'un aéroport pour rejoindre le tarmac
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Chine et Airbus aux portes d’un contrat historique: coup de maître diplomatique face à TRUMP?

Alors que les tensions commerciales entre Washington et Pékin s’intensifient à l’approche des élections américaines, l’industrie aéronautique européenne pourrait tirer son épingle du jeu. D’après l’agence Bloomberg, la Chine envisagerait une commande massive de 200 à 500 avions auprès d’Airbus, une manœuvre stratégique qui pourrait être officialisée en juillet, lors des festivités marquant les 50 ans de relations diplomatiques entre Pékin et l’Union européenne. Cette annonce, si elle se concrétise, viendrait confirmer un virage entamé depuis plusieurs années par la Chine au détriment de son partenaire américain historique : Boeing

📉 Boeing affaibli, Airbus courtisé : les cartes sont redistribuées

Les indices d’un refroidissement sino-américain dans l’aviation civile ne datent pas d’hier. En avril dernier, au plus fort des tensions commerciales avec les États-Unis, Pékin a ordonné à ses compagnies de geler les livraisons de Boeing, en représailles aux droits de douane décidés par Washington. Une décision lourde de conséquences, qui avait forcé l’avionneur américain à faire revenir plusieurs appareils sur le sol national.

Nous avions trois avions prêts à être livrés en Chine, deux sont déjà rentrés, et nous rapatrions le troisième

avait déclaré Kelly Ortberg, PDG de Boeing, dans un aveu rare de désaveu diplomatique.

Ce n’est pas une première : dès 2019, la Chine avait déjà été le premier pays à clouer au sol les Boeing 737 MAX après deux tragédies aériennes. Et c’est aussi elle qui, en janvier 2023, a été la dernière à autoriser leur retour dans son espace aérien. Symboliquement, sa dernière commande majeure de Boeing date de 2017, un silence lourd qui a ouvert un boulevard à son concurrent européen.

🤝 Un pacte commercial à forte portée géopolitique

L’annonce d’une méga-commande Airbus, finalisée à l’occasion d’un sommet bilatéral en juillet, ne serait pas qu’une opération industrielle. Elle s’inscrirait dans une stratégie diplomatique fine : resserrer les liens avec l’Union européenne tout en envoyant un signal fort à Donald Trump, dont le retour à la Maison-Blanche a fortement ravivé les tensions commerciales entre les deux super-puissances.

Bloomberg indique que plusieurs dirigeants européens, dont Emmanuel Macron et Friedrich Merz, pourraient faire le déplacement à Pékin pour renforcer cette alliance économique. Une commande d’une telle ampleur – la plus importante depuis des années – constituerait alors un double message : confiance envers Airbus, défi envers Boeing.

À ce stade, ni Airbus ni l’autorité de l’aviation civile chinoise n'ont officiellement confirmé les discussions. Mais le calendrier diplomatique laisse peu de place au hasard : la commande pourrait devenir un symbole politique autant qu’économique, dans un ciel international de plus en plus clivé. 🌐

👁 L’œil de l’expert

Ce possible contrat géant entre Airbus et Pékin révèle bien plus qu’un simple achat d’avions : il illustre la capacité croissante de la Chine à jouer des rivalités occidentales pour servir ses intérêts stratégiques. Il souligne aussi la résilience d’Airbus dans un contexte de recomposition industrielle mondiale, face à un Boeing fragilisé par les crises techniques et les tensions géopolitiques. Si cette commande se concrétise, elle pourrait bien repositionner Airbus comme leader incontesté du ciel mondial. Reste à savoir si la diplomatie saura aller aussi vite que les avions qu’elle commande. ✈️📈

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.