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Photo du logo MaPrimeRénov, dispositif public d'aide à la rénovation énergétique
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Coup de massue sur la rénovation énergétique : Ma Prime Rénov’ disparaitrait en juillet

Coup de tonnerre dans le monde de la rénovation énergétique. Le gouvernement s'apprête à mettre un coup d'arrêt brutal à Ma Prime Rénov’, le principal levier financier aidant les ménages français à rénover leur logement. Selon une enquête du Parisien, l’État prévoit de suspendre ce dispositif dès le mois de juillet — une décision motivée par l’épuisement des crédits alloués pour l’année 2025.

Cette annonce provoque une onde de choc à la fois chez les particuliers et chez les professionnels du secteur, d’autant plus que l’arrêt interviendrait plus tôt que prévu. Si les dossiers validés seront honorés, toutes les nouvelles demandes risquent d’être rejetées jusqu’à nouvel ordre. Décryptage d’un virage budgétaire aux lourdes conséquences. 🔎

🏚️ Des caisses vides et des aides gelées : un signal d’alerte budgétaire

À la surprise générale, le gouvernement envisage de suspendre Ma Prime Rénov’ dès le mois de juillet, bien avant la rentrée comme l’espéraient certains acteurs du secteur. « On pensait que ça se ferait a minima en deux temps », confie à Le Parisien un prestataire du dispositif, évoquant l’espoir d’un redéploiement progressif vers d’autres aides comme les Certificats d’économie d’énergie.

En cause : l'enveloppe budgétaire pour 2025, déjà vidée. L’an dernier, l’État avait sabré dans les budgets prévus, passant de 4,5 milliards à seulement 2,3 milliards d’euros. Et ces 2,3 milliards ont déjà été intégralement engagés pour des chantiers validés. Une source proche du dossier résume crûment la situation : « Les crédits prévus pour l’ensemble de l’année 2025 sont déjà pratiquement intégralement consommés ».

Les effets de cette suspension sont d’autant plus préoccupants que le coût unitaire des aides a explosé. En encourageant des rénovations complètes — plusieurs "monogestes" combinés — le montant des primes peut s’envoler jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros par dossier. Un mécanisme qui, s’il est vertueux sur le fond, a également contribué à vider prématurément les caisses.

⚠️ Des conséquences immédiates pour les ménages... et le secteur du bâtiment

Pour les Français, la suspension annoncée de Ma Prime Rénov’ sonne comme un retour en arrière. Ce dispositif avait permis à des milliers de foyers — en particulier les plus modestes — d’envisager des travaux de rénovation énergétique sans s’endetter lourdement. Désormais, seuls les ménages dont le dossier a déjà été validé devraient percevoir l’aide, malgré des retards attendus. Pour les autres, le couperet est tombé : aucune nouvelle demande ne devrait aboutir avant 2026.

Du côté du ministère du Logement, l’entourage de Valérie Létard assure vouloir recentrer les efforts sur un autre front : la lutte contre la fraude. « C’est notre priorité. Ce qui permettra en outre de réduire également les délais d’instruction des dossiers », indique-t-on dans son cabinet. Un recentrage qui pourrait avoir du mal à convaincre les artisans et entreprises du bâtiment, déjà fragilisés par les à-coups de la politique publique.

Nombre de professionnels dénoncent en effet les « dysfonctionnements récurrents » dans les contrôles de chantier et l’opacité des décisions de l’Anah (Agence nationale de l'habitat). Résultat : une défiance croissante, des projets suspendus, et une filière en manque de visibilité.

👁️ L’œil de l’expert : un recul dangereux pour la transition énergétique

🔍 Ce gel de Ma Prime Rénov’ est bien plus qu’un ajustement budgétaire : il envoie un signal de désengagement dans un moment critique. Alors que la rénovation des logements est une pierre angulaire de la stratégie climatique française, suspendre le principal outil de financement revient à freiner brutalement l’élan engagé depuis plusieurs années.

💬 À l'heure où les passoires thermiques restent une réalité pour des millions de Français, où les prix de l'énergie repartent à la hausse, et où la transition écologique devient une urgence sociale, cette décision pourrait avoir des conséquences durables. En dépit des impératifs budgétaires, ce choix politique interroge sur la cohérence globale de la stratégie gouvernementale.

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.