+6,7% en 2024 : Bayrou condamne une masse salariale dans le secteur publique qui dérape
Alors que la soutenabilité des finances publiques reste au cœur des priorités gouvernementales, une alerte budgétaire d’envergure vient d’être lancée par François Bayrou. Dans une circulaire adressée à l’exécutif, le Haut-commissaire au Plan met en lumière une dérive préoccupante de la masse salariale dans la fonction publique. Avec une hausse de +6,7 % en 2024, atteignant 107 milliards d’euros, la trajectoire actuelle inquiète quant à la pérennité des dépenses de personnel. L’heure n’est plus à la distribution ciblée de primes mais à une gestion centralisée, structurée et anticipée.
💣 Masse salariale publique : une dynamique hors contrôle ?
La progression de la masse salariale de l’État ne se limite plus à une simple indexation sur l’inflation ou aux mesures générales d’augmentation. Le document transmis par le Premier ministre souligne que les mesures catégorielles, soit les hausses ciblées décidées au sein des ministères, ont à elles seules entraîné une flambée de 3,7 milliards d’euros en 2024. Ces dispositifs visent notamment à améliorer l’attractivité de métiers stratégiques dans des secteurs comme l’Éducation nationale, la police ou la justice.
Si ces ajustements peuvent répondre à des enjeux ponctuels de recrutement ou de reconnaissance, François Bayrou alerte sur leur pérennisation automatique dans les dépenses structurelles de l’État. Aussi insiste-t-il dans sa circulaire :
Ces politiques, aussi légitimes soient-elles, peuvent engendrer des déséquilibres si elles ne s’inscrivent pas dans une vision transversale de la fonction publique
Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique, appuie cette vision en rappelant que « les mesures catégorielles doivent faire l’objet d’un accord préalable afin d’assurer une cohérence interministérielle ». Le risque est clair : sans régulation, l’État institutionnalise une dynamique inflationniste interne sur sa propre masse salariale.
👁 L'œil de l'expert : une gouvernance salariale plus stratégique ?
Face à cette dérive, plusieurs leviers sont désormais envisagés : soumettre toute nouvelle mesure à une justification basée sur des éléments prospectifs (emplois, démographie, attractivité), simplifier le système statutaire et indemnitaire, et même envisager des fusions de corps. Il ne s’agit plus seulement de contenir, mais de réorganiser la politique salariale publique. En expert des enjeux de soutenabilité budgétaire, François Bayrou ne livre pas un simple avertissement, mais tente de poser les bases d’un nécessaire recentrage. Le pilotage rigoureux des ressources humaines publiques est désormais une condition sine qua non à la maîtrise de la dépense de l’État. Pour éviter un effet boule de neige dans les années à venir, les arbitrages devront être structurés, transparents et inscrits dans une vision pluriannuelle.
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