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Photo de Donald Trump, président des Etats-Unis, lors d'un meeting à Columbia
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Trump prêt étudiant : Les conséquences sociales de la reprise des recouvrements de dettes

Quelques mois seulement après avoir repris les clefs du pouvoir, l’administration Trump opère un tournant inattendu : la relance du recouvrement des dettes étudiantes impayées, y compris par le biais de saisies sur les salaires. Cette décision, qui touche directement plusieurs millions d'Américains, marque un virage autoritaire dans la politique éducative du pays, en contradiction avec les mesures de soutien instaurées au début de la pandémie. Dans un contexte économique fragile, cette annonce soulève de nombreuses inquiétudes et critiques, tant sur le plan juridique qu'humain.

💥 Une mesure coercitive aux conséquences sociales explosives

Dès le mois de mai, le gouvernement américain recommencera à exiger le remboursement des prêts étudiants en défaut, et ce, après une suspension amorcée en 2020 sous… Donald Trump lui-même. Les saisies sur les salaires, elles, entreront en vigueur à l’été. Au total, ce sont près de cinq millions d’emprunteurs en défaut de paiement qui sont concernés, sans compter quatre millions supplémentaires accusant de sérieux retards, selon le ministère de l'Éducation.

L'éventail des mesures de recouvrement est large : saisies sur les salaires, retenues sur les remboursements d’impôts, voire prélèvements sur certaines prestations sociales. Une politique que le Student Borrower Protection Center qualifie sans détour de « cruelle », avertissant qu’elle risque de « plonger des familles de travailleurs dans un chaos économique encore plus grand ». Il faut dire que le poids de la dette est colossal : 42,7 millions d'Américains doivent 1 600 milliards de dollars, selon les données officielles. Et pour de nombreux jeunes adultes, le fardeau financier débute dès leur entrée sur le marché du travail, avec des dettes allant de 20 000 à 25 000 dollars en moyenne, d’après le Pew Research Center.

🌩 Une stratégie politique et juridique hautement controversée

Ce retour à la rigueur budgétaire se fonde, selon la ministre de l'Éducation Linda McMahon, sur un argument de légalité : « L’exécutif n’a pas l’autorité constitutionnelle d’effacer la dette », a-t-elle déclaré, en pointant du doigt ce qu’elle qualifie de « politiques irresponsables » de l’administration Biden. Pourtant, c’est bien Donald Trump, lors de son premier mandat, qui avait instauré le gel temporaire du remboursement pour soulager les ménages pendant la crise du Covid-19.

Par la suite, Joe Biden avait prolongé ce moratoire et tenté de lancer un plan d’effacement partiel de la dette, largement invalidé par la Cour suprême conservatrice en 2023. Ce rejet judiciaire a ouvert la voie à la reprise du recouvrement, concrétisée aujourd’hui par l’administration Trump. La rapidité de mise en œuvre – une notification aux emprunteurs dans les deux semaines – montre une volonté de fermeté assumée, même si les implications sociales sont lourdes.

👁 L'œil de l'expert : une relance brutale, un avenir incertain

Dans un pays où les études universitaires peuvent coûter jusqu'à 70 000 dollars par an, faire reposer le remboursement de la dette uniquement sur les épaules des étudiants paraît de plus en plus contestable. À l’heure où l’économie américaine reste fragile et où l’inflation pèse sur les classes moyennes, cette politique de coercition financière pourrait aggraver la précarité plutôt que l’endiguer.

À propos de l'auteur

Conseiller financier chez FiniDeMePriver.com depuis près de 2 ans, Enzo Poulain met son expertise au service de ses clients en leur proposant des solutions sur mesure pour optimiser leur budget et simplifier la gestion de leurs finances. Doté d’un sens aigu du détail et d’un réel engagement pour le travail bien fait, Enzo partage également des astuces pratiques pour aider chacun à maintenir un budget équilibré et adapté à ses besoins.