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Photo du logo de la marque automobile japonaise Nissan, en pleine tourmente
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Nissan pertes financières : Restructuration brutale et conséquences internationales

Le géant japonais de l'automobile traverse la plus grave crise financière de son histoire. Avec des pertes abyssales et un effondrement de ses ventes sur ses marchés clés, Nissan engage une restructuration massive qui ne manquera pas d’avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières, notamment chez Renault, son partenaire historique. Une crise aux dimensions industrielles, sociales et géopolitiques, symptomatique des fragilités structurelles de l'industrie automobile mondiale.

🩸 Une hémorragie financière aggravée par un contexte mondial défavorable

Nissan vient d’annoncer une perte record de 4,1 milliards d’euros pour l’exercice annuel 2024-2025, du jamais vu dans l’histoire du constructeur. À l’origine de ce désastre financier : la chute brutale des ventes aux États-Unis — un marché qui représentait encore 30 % de ses volumes — désormais frappé par une surtaxe de 25 % sur les voitures importées, et un repli tout aussi violent en Chine, avec un effondrement de 27 % au premier trimestre.

Cette double crise commerciale s’est aggravée avec l’échec du rapprochement stratégique avec Honda en février, qui aurait pu créer un groupe capable de rivaliser avec les géants mondiaux. Comme le souligne Ivan Espinosa, PDG de Nissan:

la structure de nos coûts est trop lourde, alors que le marché est devenu volatile et imprévisible

Cette instabilité n’épargne pas non plus Renault, partenaire clé de Nissan dans l’Alliance, qui prévoit un impact négatif de 2,2 milliards d’euros dès le premier trimestre 2025, en raison des dépréciations d’actifs et des charges liées à la restructuration de son allié japonais.

🧑🏻‍🔧 Une restructuration historique aux conséquences humaines et industrielles lourdes

Pour enrayer cette spirale, Nissan s’engage dans un plan de redressement radical. Près de 20 000 emplois vont être supprimés à travers le monde, soit environ 15 % de ses effectifs globaux. Un séisme social dans un pays comme le Japon, où les licenciements massifs sont culturellement rares. Interrogé à Tokyo par le journaliste Bruno Duval, un résident souligne : « Ici, l’emploi est censé être stable. C’est un choc pour beaucoup de familles. »

Le constructeur prévoit également de réduire de 20 % ses capacités de production et de ramener le nombre de ses usines de 17 à 10 d'ici 2027. Un désengagement brutal accompagné de l’abandon d’un projet industriel majeur : une usine de batteries lithium à un milliard de dollars dans le sud du pays, pourtant récemment validée.

La crise n’est pas isolée. Toyota, pourtant numéro un mondial, a lui aussi alerté sur une chute possible de 35 % de son bénéfice net pour l’année à venir. Et l’avenir reste incertain : les discussions commerciales avec Washington sur les droits de douane n’ont toujours pas abouti, tandis que 1,5 million de véhicules japonais continuent d’être exportés chaque année vers les États-Unis. Une surtaxe généralisée aurait des conséquences dramatiques pour l’ensemble du secteur automobile nippon.

👁️ L’œil de l’expert

La situation de Nissan est le fruit d’un enchaînement d’erreurs stratégiques, d’un manque de flexibilité industrielle et d’une dépendance excessive à des marchés aujourd’hui en tension. Le retrait de projets majeurs et les coupes dans les effectifs témoignent d’une réaction en urgence plutôt que d’une vision à long terme. Le retard dans les alliances et les transitions technologiques place Nissan en position délicate face à une concurrence plus agile, notamment chinoise. Dans ce contexte, l’avenir de l’Alliance Renault-Nissan sera scruté de près : la solidarité entre les deux groupes suffira-t-elle à amortir le choc, ou faudra-t-il envisager une redéfinition profonde du partenariat ?

À propos de l'auteur

Spécialiste SEO et Data Analyst, Antoine Spaeter apporte à CréditNews son expertise en analyse de données et en acquisition de trafic. Avec plus de 15 années d'expérience en entrepreneuriat et en gestion de projets techniques, il s'est spécialisé dans l'interprétation des chiffres. Rigoureux et curieux, Antoine contribue également à la stratégie éditoriale de CréditNews, garantissant une approche précise et pédagogique des contenus proposés.