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Photo d'un appareil de la flotte aéronavale russe, datant de l'ère soviétique
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Opération « Toile d’Araignée : 7 milliards de dollars de dégâts revendiqués

Une offensive qui coûte (très) cher à Moscou : l’Ukraine vient de porter un coup aussi spectaculaire que dévastateur à l’économie de guerre russe. En déclenchant une série d’attaques coordonnées contre plusieurs bases aériennes situées loin du front, Kiev n’a pas seulement visé des cibles militaires. Elle a frappé au portefeuille. Résultat : une perte estimée à près de 7 milliards de dollars, selon une source des services ukrainiens. Un revers financier majeur pour Moscou, dans un contexte où la pression économique s’ajoute déjà aux sanctions internationales.

💥 7 milliards de dollars partis en fumée

Selon les renseignements ukrainiens, 41 avions russes ont été touchés lors de cette opération secrète baptisée « Toile d’Araignée », menée dimanche dernier. À la clé : des appareils stratégiques comme les bombardiers Tu-95, les supersoniques Tu-22M3, et les avions de surveillance A-50, tous parmi les plus coûteux de l’arsenal russe.

« Nous avons infligé jusqu’à 7 milliards de dollars de dégâts », affirme une source du SBU, les services de sécurité ukrainiens.

Le Tu-95, avion emblématique de la dissuasion nucléaire russe, est l’un des plus lourds investissements de l’armée de l’air. Chaque appareil, modernisé pour rester opérationnel, représente des centaines de millions de dollars en coûts de fabrication, maintenance, armement et carburant. De plus, son armement embarqué – missiles de croisière Kh-55 et Kh-101 – est extrêmement onéreux à produire.

Le Tu-22M3, surnommé Backfire par l’OTAN, coûte environ 100 millions de dollars par unité. Même si sa perte est jugée moins stratégique que celle du Tu-95, l’impact budgétaire est significatif, surtout pour une Russie dont l’industrie aéronautique est déjà sous pression du fait des sanctions technologiques occidentales.

Quant aux avions radar A-50, véritables plateformes de commandement aérien, leur remplacement est encore plus complexe : chaque appareil mobilise une chaîne industrielle complète, et nécessite des composants électroniques étrangers devenus quasiment inaccessibles.

⚠️ Une hémorragie militaire et symbolique pour la Russie

Au-delà de la facture immédiate, les conséquences économiques de cette opération se répercutent à plusieurs niveaux :

  1. Raréfaction des stocks : les bombardiers détruits ne sont ni nombreux, ni facilement remplaçables. La production est lente, coûteuse, et soumise à des restrictions d’accès à certaines technologies.
  2. Coût de la dissuasion affaibli : le Tu-95, vieux de plus de 70 ans, reste un pilier de la puissance stratégique russe. Sa destruction fragilise la crédibilité militaire de Moscou… et nécessitera des investissements massifs pour maintenir une force de frappe opérationnelle.
  3. Affaiblissement du moral militaire et économique : le choc financier est aussi symbolique. Un tel revers, loin du front, montre que l’espace aérien intérieur russe n’est plus sécurisé, malgré des budgets colossaux alloués à la défense.

C’est un truc du Moyen-Âge, mais il envoyait la majorité des missiles sur l’Ukraine

rappelle Xavier Tytelman, expert en défense, à propos du Tu-95. L’avion, bien que dépassé, était au cœur de l’effort de guerre aérien russe.

Enfin, les pertes en équipement vont entraîner un effet domino sur l’ensemble de la logistique militaire : retards dans les frappes, besoins en pièces détachées, hausse du coût d’entretien du parc restant… autant de problèmes chroniques qui alourdissent la facture.

👁️ L’œil de l’expert : quand l’Ukraine redéfinit la guerre économique

Avec cette attaque, l’Ukraine ne se contente plus de se défendre militairement. Elle joue la carte de l’asphyxie économique ciblée, en visant les investissements militaires les plus coûteux et difficiles à remplacer. Le choix des cibles n’a rien d’anodin : bombardiers nucléaires, avions de commandement, infrastructures stratégiques. En pleine guerre d’usure, chaque milliard perdu est un pas vers l’épuisement financier.

En frappant là où ça fait mal, Kiev change la nature du conflit : moins de tranchées, plus de calculatrices. Ce n’est plus seulement une guerre de territoires, c’est aussi une guerre de bilans comptables.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français