Linkedin CréditNews
Photo du logo de l'institut national de la statistique, à l'entrée de son antenne
3 minutes

Croissance en berne : pourquoi l’économie française va marquer le pas en 2025

L’élan économique dont la France a pu bénéficier ces dernières années semble s’épuiser. Selon une note de conjoncture publiée ce mercredi 18 juin, l’Insee prévoit une croissance du PIB limitée à 0,6 % en 2025, bien en deçà des performances de 2023 (1,1 %) et des ambitions affichées par le gouvernement (0,7 %). Ce ralentissement marque une inflexion préoccupante pour une économie qui avait jusque-là résisté aux turbulences européennes. Si l’environnement extérieur montre quelques signes d’éclaircie, les moteurs internes – consommation, investissement, climat des affaires – donnent des signes d’essoufflement. L’Insee alerte sur une France qui avance à contretemps du reste de la zone euro. 🕰️🇫🇷

⚙️ Des moteurs économiques en perte de vitesse

L’un des signaux les plus significatifs de ce ralentissement est le tassement de la consommation des ménages, traditionnel levier de la croissance hexagonale. En 2025, elle ne progresserait que de 0,7 %, contre 1 % en 2024, en phase avec un pouvoir d’achat à la hausse modérée. Malgré une inflation attendue autour de 1 % en fin d’année, les ménages continuent d’adopter un comportement de prudence, conservant un taux d’épargne encore élevé (18,2 % sur l’année, 17,3 % fin 2025).

Côté entreprises, le climat est loin d’être au beau fixe. Les investissements, déjà en recul de 1,3 % en 2024, ne se contracteraient que de 0,5 % en 2025, mais cette amélioration reste relative. Les sociétés devront faire face à des conditions de financement plus coûteuses, liées à des taux d’intérêt encore élevés, et à une surtaxe sur les grandes entreprises, prévue dans le cadre du budget 2025. Résultat : la dynamique d’investissement du secteur privé demeure fragilisée.

Même les administrations publiques, souvent dernier recours en période de ralentissement, ne compenseront pas : leurs investissements basculeraient dans le rouge à -0,6 %, selon l’Insee. La construction de logements, en revanche, pourrait connaître une légère embellie, notamment portée par le secteur résidentiel, bien que les ménages restent frileux avec des investissements en baisse de 0,6 %.

🌍 Chocs externes et désalignement européen

Alors que la zone euro commence doucement à émerger de son inertie, notamment par un rebond de l’investissement, la France, elle, reste en retrait. L’économie française ne semble pas évoluer au diapason du continent

souligne l’Insee dans un constat sans appel. Ce décrochage relatif met en lumière la vulnérabilité de l’économie tricolore à des facteurs externes, mais aussi à ses propres rigidités structurelles.

Parmi les perturbations à anticiper, figure le choc commercial causé par la hausse des droits de douane américains, qui pourrait coûter 0,1 point de PIB en 2025 à la France. L’incertitude géopolitique, la volatilité des marchés et le risque de mesures de rétorsion d’ici 2026 pourraient alourdir encore la facture, jusqu’à 0,6 point de PIB selon les scénarios.

L'Insee insiste sur une double problématique : une conjoncture mondiale moins favorable et une économie nationale en attente de relais de croissance internes. Or, sans relance de la productivité, sans amélioration nette de l’investissement, et avec un marché du travail exposé à une croissance molle, les marges de manœuvre se réduisent. 💼📉

👁 L’œil de l’expert: l'arrêt technique

Les prévisions de l’Insee traduisent une économie à l’arrêt technique, en décalage avec ses voisins. Cette inertie n’est pas une surprise : elle découle d’une série de facteurs structurels mal adressés – fiscalité sur les entreprises, coût du capital, blocages dans la construction – auxquels s’ajoutent les incertitudes géopolitiques. Le signal d’alarme est clair : sans impulsion budgétaire ciblée ni réforme structurelle ambitieuse, la France risque d’ancrer durablement sa croissance sous les 1 %.

Face à cette perspective, la politique économique devra arbitrer entre maîtrise des finances publiques et relance de l’activité, un équilibre toujours délicat, surtout à l’approche des échéances électorales. Le retour d’une croissance plus robuste ne viendra ni du hasard, ni du cycle, mais d’un repositionnement stratégique de l’État et des entreprises. 🔎🇫🇷

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.