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Photo de l'intérieur de la Bourse de Paris, et de son indice vedette le CAC 40
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Secteurs du luxe et de l'automobile : le CAC 40 propulsé par la trêve sino-américaine

L’économie mondiale tient parfois à un fil. Et ce lundi 12 mai, ce fil s’est tendu dans le bon sens. Après plusieurs mois d’escalade commerciale, les États-Unis et la Chine ont annoncé un accord surprise à Genève : une suspension partielle de leurs droits de douane punitifs pour une durée de 90 jours. Ce répit diplomatique a immédiatement provoqué une onde de choc positive sur les marchés financiers. À Paris, le CAC 40 s’est envolé dès l’ouverture, soutenu par les hausses spectaculaires des valeurs du luxe et de l’automobile. Mais au-delà de la flambée boursière, cette trêve soulève une question cruciale : s'agit-il d’un simple répit ou d’un véritable tournant dans la guerre commerciale sino-américaine ?

🏛 Une détente géopolitique qui stimule les bourses européennes

Lundi 12 mai, la Bourse de Paris a ouvert en forte progression, dans le sillage d’une annonce surprise survenue lors du week-end : un accord provisoire de suspension des droits de douane entre les États-Unis et la Chine, signé à Genève, qui a ravivé l’optimisme des investisseurs. Résultat immédiat : l’indice CAC 40 grimpait de 0,75 % dès 10h10, atteignant les 7 801,55 points — contre 7 743,75 points à la clôture de la veille.

L’accord, publié juste avant l’ouverture des marchés européens, a pris de court de nombreux opérateurs. « Cette désescalade dépasse toutes les attentes du marché », souligne Neil Wilson, analyste chez Saxo, évoquant la tonalité constructive des négociations helvétiques entre Pékin et Washington. Selon lui, la baisse tarifaire convenue est significative : les États-Unis réduisent temporairement leurs droits de douane sur les produits chinois de 145 % à 30 %, tandis que la Chine abaisse les siens sur les produits américains de 125 % à 10 %, pour une durée de 90 jours.

🌈 Souffle nouveau pour le luxe et l’automobile

Dans un marché euphorique, ce sont principalement les valeurs du luxe et de l’industrie automobile qui ont tiré leur épingle du jeu. LVMH bondissait de 5,17 % à 521,40 euros, tandis que Kering progressait de 5,40 % à 184,54 euros. Ces hausses surviennent après un début d’année particulièrement difficile pour le secteur : depuis janvier, les valorisations de ces deux géants ont reculé de plus de 17 % pour LVMH et de 21 % pour Kering.

Hermès, récemment consacrée première capitalisation mondiale dans le secteur du luxe, affichait également un solide gain de 2,65 %, son action atteignant 2 518 euros. À l’inverse de ses concurrents directs, la marque a vu sa valorisation croître de plus de 8 % depuis le début de l’année.

Du côté de l’automobile, Stellantis enregistrait une envolée de 6,23 %, s’échangeant à 9,32 euros. Une progression qui illustre bien l’effet domino de la détente commerciale sur les groupes exposés aux exportations internationales. Comme l’explique Andreas Rees, chef économiste chez UniCredit, « les exportations chinoises vers les États-Unis ont chuté de 40 % depuis le mois d’avril » en raison des surtaxes imposées par l’administration Trump. Cet apaisement tarifaire pourrait donc représenter une bouffée d’oxygène bienvenue pour les chaînes logistiques en tension.

👁️ L’œil de l’expert

Cette trêve tarifaire, bien que temporaire, agit comme un levier psychologique puissant sur les marchés, qui interprètent ce geste comme une volonté réelle de rétablir un dialogue économique stable entre les deux premières puissances mondiales. Mais la prudence reste de mise. Le passé a montré que ces accalmies sont souvent fragiles, surtout lorsque les causes structurelles — rivalités technologiques, déséquilibres commerciaux, enjeux géopolitiques — ne sont pas réellement traitées. Si la dynamique positive se poursuit, les prochaines semaines pourraient marquer un tournant dans la relation sino-américaine. Dans le cas contraire, ce sursaut boursier pourrait n’être qu’un répit illusoire.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français