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Photo du président des Etats-Unis, Donald TRUMP, demandant à l'assemblée de se taire
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Soupçons de délit d’initié : Trump accusé d’orchestrer la volatilité boursière à des fins privé

L’onde de choc provoquée par les revirements de Donald Trump, sur sa politique des droits de douane, dépasse le simple cadre politique. Elle s’étend désormais au terrain glissant de l’éthique financière, où des voix s’élèvent pour dénoncer une possible manipulation intentionnelle des marchés boursiers. Entre messages ambigus postés sur les réseaux sociaux et fluctuations boursières spectaculaires, plusieurs élus démocrates soupçonnent l’ancien président d’avoir orchestré des mouvements de marché au profit de son entourage financier. Les faits s'accumulent, et les demandes d’enquête se multiplient.

🌋 Quand les marchés s’emballent : entre hasard et préscience suspecte

Le 9 avril, Donald Trump a jeté un pavé dans la mare financière en publiant, sur son réseau Truth Social, un message incitant ses abonnés à « ACHETER » des actions. Cette déclaration, apparemment anodine, est intervenue quelques heures avant sa spectaculaire volte-face sur les droits de douane. Une synchronicité qui n’a pas échappé aux observateurs aguerris. La conséquence fut immédiate : après plusieurs jours de repli, les marchés ont bondi. Le Nasdaq a connu une hausse exceptionnelle de 12,16 %, un record inédit depuis 2001, tandis que le Dow Jones a grimpé de 8 %, un niveau inégalé depuis 17 ans.

Pour Adam Schiff, sénateur démocrate de Californie, la question est posée sans détour :

Les proches de Donald Trump profitent ils illégalement de ces énormes fluctuations du marché boursier ?

Sur le réseau X, il s’interroge sur la possibilité que certains membres de l’administration aient anticipé ces décisions et ajusté leurs portefeuilles en conséquence. Il demande également si « quelqu’un a acheté ou vendu des actions et en a tiré profit au détriment du public ».

Dans cette logique, Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, plaide pour une enquête officielle afin de vérifier si Donald Trump aurait manipulé les marchés dans l’intérêt de ses donateurs financiers. Car les chiffres parlent d’eux-mêmes : des options d’achat quasi sans valeur ont été massivement acquises quelques heures avant la hausse soudaine du S&P 500, puis revendues avec des profits vertigineux.

Un trader anonyme résume la situation sur X :

Un pari de 100 000 dollars s’est transformé en 21 millions en quelques minutes. Ce n’est pas un coup de chance. Quelqu’un savait.

Richard Painter, ancien avocat à l’éthique de la Maison-Blanche sous George W. Bush, souligne un point central : « Les présidents ne sont pas des conseillers en investissement. » Selon lui, si l’intentionnalité était démontrée, cette stratégie exposerait Trump à des accusations formelles de manipulation du marché. Et si la certitude juridique n’est pas encore acquise, la présomption croît à mesure que les indices s’accumulent. Comme le souligne un expert des marchés, cité anonymement :

Les traders ont préparé leurs positions juste avant l’appel à l’achat de Trump. Ce pic vert avant le saut n’est pas dû au hasard.

Face à ces accusations, Scott Bessent, secrétaire au Trésor américain, tente de calmer le jeu en affirmant qu’il ne s’agit que de l'exécution d'une stratégie longuement réfléchie. Mais ce discours peine à convaincre au regard de l’enchaînement des faits, et de leur opportunité pour certains investisseurs.

👁 L'œil de l'expert : clarification nécessaire, entre régulation et transparence

Au-delà du débat politique, ces événements mettent en lumière un besoin criant de renforcer les mécanismes de contrôle sur les interactions entre décisions politiques majeures et marchés financiers. Les appels à enquête ne peuvent être ignorés dans un contexte où la confiance des investisseurs et du public repose sur l’équité des règles du jeu. Une transparence accrue sur les intentions politiques et une surveillance indépendante des comportements de marché apparaissent aujourd’hui comme des priorités incontournables pour préserver l'intégrité des institutions financières américaines.

Il parait également fondamental que la SEC (Securities and Exchange Commission) et le Congrès engagent rapidement une procédure d’audit sur ces mouvements, afin de prévenir toute récidive ou soupçon récurrent. Sans cela, c’est la stabilité même des marchés qui pourrait être ébranlée à chaque déclaration présidentielle.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français