Tesla sous pression : Elon Musk lâche Trump pour tenter de sauver son empire en difficulté
Face à une dégringolade spectaculaire de ses résultats financiers et une réputation en berne, Elon Musk a annoncé qu’il allait se désengager de la Commission pour l’efficacité gouvernementale (Doge), organe rattaché à l’administration Trump. Un choix stratégique qui vise à recentrer ses efforts sur Tesla, en pleine tourmente économique et médiatique. Ce repositionnement intervient alors que le géant des véhicules électriques enregistre une chute inédite de ses ventes et fait face à une concurrence féroce sur ses marchés historiques.
🚨 Crise d’image et perte de vitesse commerciale : Tesla sous le feu des critiques
La proximité d’Elon Musk avec le gouvernement Trump a provoqué une onde de choc négative autour de la marque Tesla, déclenchant une série d’attaques ciblées : manifestations, actes de vandalisme, appels au boycott, notamment en Europe. Le directeur financier Vaibhav Taneja a reconnu que cette « hostilité injustifiée envers notre marque et nos employés » a fragilisé les performances sur plusieurs marchés clés.
Conséquence directe : les livraisons mondiales au premier trimestre ont chuté de 13 %, à seulement 336 681 véhicules, un chiffre bien en-deçà des attentes. Le segment automobile, cœur d’activité de Tesla, a vu son chiffre d’affaires reculer de 20 % selon Garrett Nelson, analyste chez CFRA Research. Le bénéfice net a lui fondu de 71 %, à 409 millions de dollars, là où le consensus attendait près de 1,44 milliard.
Cette chute libre des résultats a entraîné une perte de plus de 40 % de la valeur du titre Tesla à la bourse de New-York, depuis le début de l’année, malgré un rebond de 5 % observé après les annonces de Musk concernant ses priorités futures.
🎯 Une stratégie de recentrage et des promesses technologiques pour inverser la tendance
C’est dans ce contexte que Musk a annoncé une réduction massive du temps alloué à Doge dès le mois de mai, déclarant que la commission avait déjà accompli l’essentiel de sa mission. « Le travail crucial est en grande partie accompli », a-t-il précisé lors d’une audioconférence avec des analystes. Ce retrait politique intervient alors que Tesla tente de rassurer les marchés en misant sur l’innovation à long terme.
Malgré l’impact d’une gamme vieillissante (le dernier modèle populaire remonte à 2020 avec le Model Y), le constructeur réaffirme sa feuille de route produit :
- Un véhicule électrique grand public à prix réduit prévu pour le premier semestre 2025.
- Le robotaxi autonome, dont la production industrielle devrait commencer en 2026, avec des prototypes circulant à Austin dès juin prochain.
- Le robot humanoïde Optimus, qui intégrera les chaînes d’assemblage Tesla cet automne, avec une production pilote dès 2025.
Musk voit dans ces projets « un impact financier exponentiel dès le second semestre de l’année prochaine ». Toutefois, la société elle-même reconnaît que l’incertitude géopolitique et la volatilité des chaînes d’approvisionnement mondiales compliquent la donne à court terme.
👁 L'œil de l'expert : Tesla joue son avenir
L’alignement trop étroit d’Elon Musk avec des choix politiques controversés a alourdi la pression sur Tesla, tant économiquement qu’en termes d’image. Face à une concurrence de plus en plus agressive, notamment de la part de BYD en Chine, et une clientèle de plus en plus attentive à l’éthique des entreprises, Musk se doit désormais d’opérer un virage stratégique.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français