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Photo du logo de la marque TomTom, l'x géant des GPS aujourd'hui en crise de modèle
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TomTom déraille : 300 suppressions de postes face à l'IA et à la domination de Google Maps

Navigation brouillée. L’ex-géant des GPS s’enfonce dans une zone de turbulences. TomTom, pionnier néerlandais de la cartographie numérique automobile, a annoncé la suppression de 300 postes dans le cadre d’une restructuration orientée vers l’intelligence artificielle. Cette décision, qui représente près de 10 % de ses effectifs mondiaux, intervient alors que la société peine à contenir l’hémorragie face à la domination de Google Maps et Waze.

L’entreprise basée à Amsterdam, qui emploie encore 3 600 collaborateurs à travers le monde, accuse un recul stratégique sur le terrain du guidage intégré, devenu désormais un standard sur les smartphones et dans les systèmes embarqués des véhicules. Face à cette mutation accélérée du marché, TomTom tente une mue technologique profonde. Mais cette transition vers l’IA s'accompagne d'une coupe sévère dans ses effectifs — une saignée déjà amorcée en 2022 avec 500 postes supprimés lors de l’automatisation de la production cartographique.

💼 Virage technologique… et social

L’annonce est brutale :

Ces changements toucheront nos équipes produits, techniques et commerciales

indique la direction dans un communiqué publié lundi. L’objectif affiché est clair : réorienter les ressources humaines et financières vers les technologies d’intelligence artificielle, considérées comme le nouvel axe de compétitivité dans un secteur en recomposition. « Nous adaptons notre organisation à cette nouvelle réalité », a déclaré Harold Goddijn, directeur général du groupe, tout en affirmant rester « confiant sur les perspectives de long terme ».

Mais à court terme, les signaux sont préoccupants : TomTom prévoit une baisse de son chiffre d’affaires pour 2025, compris entre 505 et 565 millions d’euros, contre 574 millions en 2024. Une fourchette prudente qui reflète les incertitudes commerciales croissantes, notamment liées aux tensions douanières et à la politique tarifaire de Washington, qui compliquent la lecture des prévisions, selon les termes mêmes de Goddijn.

📉 GPS en panne face à la cartographie intégrée

Le cœur du problème est stratégique. TomTom, autrefois leader incontesté des GPS autonomes, n’a pas su enrayer la vague de navigation connectée intégrée. Avec la montée en puissance de Waze (propriété de Google) et l’hégémonie de Google Maps, l’offre de TomTom s’est retrouvée à la traîne sur les plans technologique, ergonomique et communautaire.

Aujourd’hui, l’entreprise tente de redéfinir son modèle en capitalisant sur des technologies de cartographie embarquée alimentées par l’IA, tout en conservant une présence dans l’automobile de demain, notamment via des partenariats industriels. Mais cette stratégie est loin d’être sans risque : la rentabilité reste fragile, et la marque continue de payer le prix de son retard numérique.

👁️ L’œil de l’expert : tentative de survie

TomTom illustre les limites d’un virage technologique sans anticipation sociale. La volonté de se repositionner sur l’intelligence artificielle, aussi légitime soit-elle, se heurte à une réalité financière instable et à un marché ultra-concurrentiel déjà dominé par des géants. La restructuration n’est pas seulement un choix économique, c’est une tentative de survie dans une industrie en mutation permanente. Pour rester dans la course, TomTom devra prouver que son savoir-faire historique peut se conjuguer à la nouvelle donne algorithmique.

À propos de l'auteur

Spécialiste SEO et Data Analyst, Antoine Spaeter apporte à CréditNews son expertise en analyse de données et en acquisition de trafic. Avec plus de 15 années d'expérience en entrepreneuriat et en gestion de projets techniques, il s'est spécialisé dans l'interprétation des chiffres. Rigoureux et curieux, Antoine contribue également à la stratégie éditoriale de CréditNews, garantissant une approche précise et pédagogique des contenus proposés.