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Photo du président américain Donald Trump, en conférence de presse à New-York
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Trump vs Powell : les taux d’intérêt au cœur d’un bras de fer monétaire

La politique monétaire américaine s’invite à nouveau dans l’arène politique. Le président des États-Unis, Donald Trump, multiplie les attaques contre Jerome Powell, président de la Réserve fédérale (Fed), lui reprochant sa « lenteur » à agir sur les taux d’intérêt. Alors que l’Europe entame un cycle de baisse, Trump exhorte la Fed à emboîter le pas pour soutenir l’économie. Ce duel à distance illustre une tension croissante entre impératifs économiques, considérations politiques et indépendance des banques centrales. Décryptage d’une confrontation aux lourdes conséquences économiques.

🗣 Un appel pressant à l'assouplissement monétaire

Dans une déclaration virulente publiée sur sa plateforme Truth Social, Donald Trump critique frontalement Jerome Powell, le président en exercice de la Fed, en estimant qu’il aurait « dû baisser les taux d’intérêt depuis longtemps déjà, comme la BCE », en référence à la récente orientation plus accommodante de la Banque centrale européenne.

Selon le chef d’État américain, la Réserve fédérale est en retard sur ses homologues internationaux dans l’ajustement de sa politique monétaire, au détriment de la compétitivité américaine.

Il est plus que temps que le mandat de Powell se termine

assène Trump, dont les critiques ne sont pas nouvelles mais prennent une intensité particulière dans un contexte pré-électoral tendu. Derrière cette pression publique se joue une divergence de lecture sur la situation macroéconomique. Tandis que la Fed maintient ses taux directeurs inchangés entre 4,25 % et 4,50 %, invoquant une inflation encore sous surveillance, Trump pointe au contraire une conjoncture favorable à l'assouplissement : baisse du prix du pétrole, recul de certains prix alimentaires, et enrichissement du pays via les droits de douane.

⚡️ Politique monétaire sous tension : entre inflation et pression politique

De son côté, Jerome Powell se montre prudent. Mercredi, il exprimait ses réserves face aux effets inflationnistes des mesures protectionnistes proposées par Trump. Les hausses de droits de douane voulues par le candidat républicain à la présidentielle 2024 pourraient « très certainement entraîner au moins une hausse temporaire de l’inflation », a-t-il prévenu. Une déclaration interprétée comme une mise en garde contre une politique budgétaire expansionniste incompatible avec une baisse rapide des taux.

La position de la Fed s’ancre dans sa mission première : contenir l’inflation. Malgré un ralentissement observé, les responsables monétaires préfèrent temporiser pour s’assurer que les tensions sur les prix sont durablement sous contrôle. À l’inverse, Trump pousse pour une détente rapide des taux, qui stimulerait l’activité économique et soutiendrait ses ambitions électorales.

Il ne s’agit pas seulement d’un débat économique, mais d’une question d’indépendance institutionnelle. En qualifiant Powell de dirigeant « toujours trop lent et toujours dans l’erreur », Trump réactive un affrontement déjà observé durant son mandat, remettant en cause l’autonomie d’une Fed traditionnellement apolitique.

👁 L'œil de l'expert : entre indépendance monétaire et pressions électorales

La confrontation entre Donald Trump et Jerome Powell met en lumière une fracture croissante entre les considérations politiques de court terme et la prudence d’une banque centrale soucieuse de stabilité macroéconomique sur du plus long terme. Si l’appel de Trump à une baisse rapide des taux trouve un écho chez certains acteurs économiques, il pose la question cruciale de l’indépendance des institutions financières face à l’agenda politique.

À propos de l'auteur

Responsable du développement commercial au sein du Groupe Win'Up, Vanessa accompagne des entrepreneurs dans leur projet de création et participe au développement de la notoriété des enseignes du groupe. Sensible aux sujets économiques et financiers, Vanessa partage son avis sur les actualités.