TVA des auto-entrepreneurs : l’Assemblée fait marche arrière face à la fronde populaire
Sous la pression grandissante des auto-entrepreneurs, l’Assemblée nationale a finalement enterré une réforme explosive. Celle-ci visait à abaisser les seuils de franchise de TVA pour les micro-entreprises — une mesure fiscale qui aurait touché de plein fouet plus de 200 000 indépendants. Prévue pour rapporter 800 millions d’euros aux caisses de l’État, elle a été purement et simplement abrogée lundi soir, dans un rare moment d’unanimité parlementaire.
Alors que le gouvernement cherchait à resserrer les boulons budgétaires, cette disposition s’est heurtée à une mobilisation sans précédent des premiers concernés. Retour sur une volte-face politique marquée par un consensus rare… et un soulagement massif pour les auto-entrepreneurs.
📉 Une réforme rejetée unanimement… et sans appel
C’est une décision qui restera comme un cas d’école en matière de recul législatif. Lundi soir dernier, les 227 députés présents dans l’hémicycle ont voté à l’unanimité l’abrogation de la réforme sur la TVA applicable aux auto-entrepreneurs. Ce dispositif, initialement destiné à générer 800 millions d’euros de recettes fiscales, devait réduire les seuils d’exonération permettant aux micro-entreprises de ne pas facturer la TVA à leurs clients. Une mesure perçue comme un coup dur pour les plus petits acteurs économiques du pays.
C’est le député de l’Essonne, issu du groupe Ensemble pour la République, qui a porté la proposition d’abrogation dans le cadre d’une niche parlementaire, ces créneaux réservés aux groupes pour soumettre leurs textes. Il s’est félicité publiquement de cette victoire politique :
Ma proposition de loi pour supprimer la réforme de TVA a été adoptée à l’Assemblée nationale. Une loi qui va rassurer plus de 200 000 auto-entrepreneurs et leur apporter clarté et sécurité juridique
a-t-il déclaré dans une réaction reprise par Le Parisien.
Cette initiative intervient après plusieurs semaines de critiques virulentes et d’inquiétudes croissantes exprimées par les travailleurs indépendants sur les réseaux sociaux et dans les médias. Les effets redoutés étaient multiples : perte de compétitivité, complexité administrative accrue, baisse des marges. En somme, une menace directe pour l’équilibre économique de nombreux petits entrepreneurs, notamment dans les services à la personne, la création numérique ou l’artisanat.
En abrogeant cette réforme, les députés ont envoyé un signal fort : celui d’une écoute politique face à une grogne légitime. Un geste d’apaisement à l’égard d’un secteur qui représente aujourd’hui plus de 1,5 million de travailleurs en France et constitue un pilier central de l’économie du quotidien.
👁️ L’œil de l’expert : un pas en arrière… ou un coup de pragmatisme fiscal ?
💬 La suppression de cette mesure marque une victoire incontestable pour les auto-entrepreneurs, mais elle soulève aussi une interrogation plus large : comment concilier assainissement budgétaire et soutien aux indépendants, alors que l’économie française peine à retrouver un équilibre ?
Si l’intention de générer 800 millions d’euros supplémentaires était compréhensible dans un contexte de déficit public, le coût politique et social d’une telle mesure semblait manifestement trop élevé. Cette décision, unanimement saluée dans l’hémicycle, reflète avant tout un réalisme politique face à une population d’entrepreneurs qui a su faire entendre sa voix avec efficacité.
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