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Photo de titres de transport de la SNCF, objets de discussions concernant une prochaine taxe
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Un euro de trop ? Le billet de train bientôt surtaxé pour sauver le rail français

Alors que le train incarne l’un des piliers de la transition écologique, son financement semble au bord du déraillement. Face à un déficit chronique de 1,5 milliard d’euros par an pour entretenir et moderniser le réseau ferroviaire, une proposition choc a fait irruption dans le débat public : taxer chaque billet de train pour renflouer les caisses. Évoquée lors des ateliers "Ambition France Transports", cette idée, bien que présentée comme provisoire, fait déjà grincer bien des dents. Entre hausse des tarifs, saturation budgétaire et tension entre acteurs du transport, le sujet divise. 🚉💶 Faut-il vraiment faire payer davantage les usagers pour sauver le rail ?

🚆 Une fiscalité de plus en plus lourde sur les rails

Alors que le réseau ferroviaire français a cruellement besoin d’un coup de fouet financier, l’idée d’une nouvelle taxe sur les billets de train suscite déjà une vive polémique. En toile de fond, un constat sans appel : il manque chaque année 1,5 milliard d’euros pour assurer la pérennité des infrastructures.

Si l’on ne trouve pas ces fonds, le réseau va se détériorer et la ponctualité des trains va sérieusement en pâtir

alerte Jean-Pierre Farandou, PDG de la SNCF. La proposition controversée, évoquée lors des ateliers Ambition France Transports lancés en mai par François Bayrou, prévoit une contribution "provisoire" d’environ 1 euro par billet sur les TGV, Intercités et TER. Un montant qui permettrait à lui seul de générer 800 millions d’euros par an, soit plus de la moitié des besoins non couverts.

Mais cette idée se heurte à une réalité déjà douloureuse pour les voyageurs. Les péages ferroviaires payés à SNCF Réseau — pour circuler sur les voies — représentent jusqu’à 40 % du prix d’un billet, notamment sur des axes majeurs comme Paris-Lyon. Et les tarifs ne cessent de grimper : +1,5 % cette année, après +5 % en 2023 et +2,6 % en 2024. « Une surcharge supplémentaire serait incompréhensible », estime la Fédération des usagers de transport. 

🛣 Transporteurs, autoroutes et camions dans le viseur fiscal

Plutôt que de faire porter l’effort aux usagers, d’autres pistes ont été explorées. La SNCF milite pour une écotaxe sur les poids lourds étrangers en transit, à l’image du modèle allemand. Une suggestion qui provoque une levée de boucliers chez les transporteurs routiers, inquiets de voir leurs entreprises françaises indirectement impactées.

Ces derniers préfèrent rediriger le débat vers les autoroutes, estimant que les recettes des péages pourraient contribuer à la décarbonation des routes et au financement du rail. Une orientation que soutient le sénateur Philippe Tabarot :

Le fruit des péages doit bénéficier au réseau national, qu’il soit routier ou ferroviaire

a-t-il déclaré sur Public Sénat. Reste que toutes ces pistes devront être tranchées début juillet. Un rapport final est attendu sous quinzaine, et le gouvernement, via Matignon, aura la charge de décider du sort de cette éventuelle taxe ferroviaire. D'ici là, la tension monte entre besoins urgents et contraintes budgétaires. ⚖️

👁️ L’œil de l’expert : une nouvelle impasse

Cette nouvelle proposition illustre une impasse chronique du financement des infrastructures publiques : chacun s’accorde sur le besoin, mais personne ne veut payer. Si la fiscalité écologique appliquée aux camions paraît cohérente, elle demande un cadre européen solide pour éviter les distorsions. Quant à taxer davantage les usagers du train — déjà confrontés à des hausses répétées — cela pourrait avoir l’effet inverse recherché : réduire l’attractivité d’un mode de transport pourtant clé pour la transition écologique.

À propos de l'auteur

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