Arnaques banques : comment vraiment déjouer les escroqueries sophistiquées ?

À l’ère du tout numérique, fraudes et tentatives d’arnaque bancaires gagnent en complexité, exposant particuliers et entreprises à des pertes financières parfois considérables. À l’occasion de la publication du dernier baromètre de la Fédération bancaire française (FBF), sa directrice générale, Maya Atig, livre des recommandations claires pour prévenir les attaques… et, le cas échéant, limiter les dégâts.

1️⃣ Anticiper et se protéger : la clé, c’est l’information et la vigilance

Maya Atig se va pas par quatre chemins, elle souligne sans attendre :

Les escrocs misent sur votre méconnaissance

Pour couper l’herbe sous le pied des fraudeurs, il faut selon elle adopter ces réflexes :

• Rester informé :
  • En s'abonnant aux alertes de sa banque et en consultant régulièrement lesclesdelabanque.com ou cybermalveillance.gouv.fr, qui recensent techniques émergentes et bons réflexes.
  • Pour les faux placements et usurpations de portefeuille, l’Autorité des marchés financiers publie un catalogue de fraudes ciblées.
• Verrouiller ses accès :
  • Jamais de partage de son code, mot de passe ou identifiant bancaire : « Ni votre conseiller, ni la Banque de France ne vous les demanderont » prévient Maya Atig.
  • Miser sur un mot de passe robuste et activer la double authentification pour chaque connexion et opération sensible.
• Adopter les bonnes pratiques :
  • Se méfier des e-mails ou SMS urgents vous exhortant à cliquer sur des liens.
  • Vérifier systématiquement l’adresse du site (SSL, nom de domaine) avant toute saisie d’informations.
  • En cas de doute, contacter directement sa banque via ses canaux officiels.

2️⃣ Réagir vite et bien : bloquer, contester, partager

Quand survient la tentative (ou la fraude avérée), les réponses doivent être immédiates :

• Alerter sa banque sans délai :
  • Le blocage d’une carte ou d’un virement en cours peut être opéré dans l’heure.
  • « Signalez immédiatement toute opération suspecte », insiste Maya Atig, pour maximiser vos chances de remboursement.
• Demander l’opposition et le recours :
  • Chaque établissement évaluera la possibilité de rembourser les sommes prélevées, notamment si vous n’avez pas exposé votre code ou désactivé la double authentification.
  • En cas de refus, engager une réclamation écrite, puis, si nécessaire, saisir le médiateur bancaire.
• Briser l’isolement et témoigner :
  • Parler de son expérience à ses proches et sur 17cyber.gouv.fr participe à la protection collective : « Il faut que la honte change de camp », plaide Maya Atig.
  • Ces témoignages alimentent la veille des autorités et renforcent les campagnes de prévention.

👁️ L’œil de l’expert

Dans un contexte où la sophistication des attaques ne cesse de croître, la santé financière de chacun repose autant sur la sécurité technique que sur la culture du risque. Les banques ont modernisé leurs outils de détection, mais la responsabilité est partagée : seule une alliance proactive entre établissements, pouvoirs publics et clients permettra de neutraliser les fraudes avant qu’elles ne se traduisent par des impacts budgétaires lourds.