Immobilier : comment transformer son logement en revenus sans déménager ?
Le patrimoine, une nouvelle source de pouvoir d'achat : alors que les seniors sont de plus en plus nombreux à vivre dans des logements dont ils sont pleinement propriétaires, leur pouvoir d’achat, lui, ne suit pas la même trajectoire. Face à cette équation délicate, une solution innovante et à fort impact social refait surface : la monétisation partielle du patrimoine immobilier. Cette pratique, déjà bien implantée aux États-Unis ou en Allemagne sous le nom de Home Equity, séduit en France des retraités en quête de confort financier sans pour autant renoncer à leur résidence. Une option stratégique à l’heure où les pensions stagnent et les besoins augmentent. 🔄💶
🧓 Un levier de solvabilité pour les seniors propriétaires
En France, près de trois personnes âgées sur quatre vivant à domicile sont propriétaires de leur logement, selon les dernières données. Pourtant, ces mêmes seniors peinent parfois à assumer les dépenses imprévues, les travaux de rénovation ou même à maintenir leur niveau de vie. L’accès au crédit devenant quasiment impossible passé un certain âge, vendre une part de son bien immobilier peut devenir une alternative précieuse et inclusive.
C’est là qu’intervient la start-up Merci Prosper, première initiative française à mission dans ce domaine, labellisée ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale) et soutenue par l’écosystème de la Silver Valley. Elle cible les plus de 65 ans, en leur proposant un accompagnement sur mesure pour transformer une partie de leur logement en capital, sans perdre l’usage ni le droit d’y habiter. « Il s’agit d’un outil puissant de maintien à domicile et de transmission patrimoniale », résume l’un des fondateurs de Merci Prosper, qui milite pour une démocratisation de cette approche.
Concrètement, la formule repose sur la vente d’une quote-part du logement – de 10 à 50 %, selon les besoins – avec versement d’une somme définie à l’avance, étalée dans le temps. À l’issue d’un contrat type de dix ans, le senior pourra choisir de revendre le reste du bien, racheter la part cédée ou négocier un nouveau maintien dans les lieux. Ce système offre donc souplesse, liberté et sécurité juridique, tous frais inclus. Et en cas de déménagement anticipé ou de vente, la formule prévoit des aménagements flexibles. 📝🔑
🇫🇷 Un modèle socialement utile... mais encore trop méconnu
L’approche, bien que prometteuse, reste encore insuffisamment répandue dans l’Hexagone, malgré un potentiel évident. L’Allemagne et les États-Unis ont depuis longtemps intégré la Home Equity dans leur logique d'accompagnement des aînés, avec des produits financiers simples et régulés. En France, le retard s’explique par la frilosité des acteurs financiers et un manque de pédagogie sur le sujet. Pourtant, les avantages sont multiples : non seulement les propriétaires bénéficient d’un apport immédiat, mais ils préservent la valeur de leur patrimoine à long terme, tout en conservant une stabilité résidentielle.
Cette solution permet également de réduire le recours à des aides publiques coûteuses, en redonnant de l’autonomie financière à des ménages modestes… avec leur propre bien immobilier. Un outil vertueux qui participe à la transition démographique tout en soulageant les finances publiques.
Il faut cesser de considérer les seniors uniquement comme des bénéficiaires d’allocations. Ils détiennent des actifs. Il est temps de les activer intelligemment
insiste un expert du secteur, favorable à une reconnaissance politique et fiscale de la monétisation partielle. 📊🏛️
👁️ L’œil de l’expert : une réponse réaliste aux défis du vieillissement
Face au vieillissement de la population et aux tensions sur le pouvoir d’achat des retraités, la monétisation partielle de l’immobilier s’impose comme une solution innovante, humaine et durable. Ce dispositif allie stabilité résidentielle, autonomie financière et souplesse juridique, tout en encourageant une gestion responsable du patrimoine.
Encore faut-il que les politiques publiques s’en saisissent pour en faire un levier structurant de la politique du vieillissement, au même titre que les dispositifs de maintien à domicile ou les plans d’adaptation de l’habitat. Le patrimoine des seniors n’est pas un fardeau fiscal : c’est une ressource à réinventer.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français