Crédit immobilier et anciens malades du cancer : BNP Paribas Cardif fait sauter un verrou
Vers une assurance plus juste pour les survivants du cancer : l’accès au crédit immobilier a longtemps été un parcours semé d’embûches pour les anciens malades du cancer. Malgré le droit à l’oubli instauré par la loi du 28 février 2022, ces emprunteurs devaient patienter cinq années après la fin de leur protocole thérapeutique pour ne plus avoir à déclarer leur pathologie à l’assureur. Un délai souvent mal vécu, synonyme de surprimes, d’exclusions de garantie ou même de refus de couverture. Aujourd’hui, un acteur majeur du secteur vient briser cette barrière temporelle. BNP Paribas Cardif rebat les cartes du crédit immobilier pour certaines pathologies cancéreuses en accordant l'accès à une assurance sans surprime ni exclusion dès la fin du traitement actif, sans attendre les cinq années réglementaires. Un tournant dans l’approche de l’assurance emprunteur, qui pourrait bien faire bouger les lignes du marché.
🎗️🏠 Un geste fort en faveur des personnes guéries
En France, chaque projet immobilier passe quasi systématiquement par un emprunt bancaire accompagné d’une assurance emprunteur. Cette dernière protège l’acquéreur et sa famille en cas de coup dur (invalidité, décès, etc.). Mais pour les personnes dites à "risque aggravé de santé", comme les anciens malades du cancer, cette couverture est souvent inaccessible dans des conditions normales : tarifs gonflés, garanties limitées, voire refus total.
BNP Paribas Cardif, filiale assurance du groupe BNP Paribas, franchit une étape décisive. Désormais, toute personne ayant été traitée pour un cancer du sein, de la prostate ou des testicules, et ne présentant pas d'autre pathologie, pourra bénéficier immédiatement après son traitement actif d’un contrat d’assurance emprunteur classique. Cela signifie :
✅ Aucune surprime
✅ Aucune exclusion de garantie
✅ Un plafond fixé à 1 million d’euros de capital assuré
Cette mesure concerne tous les projets immobiliers, personnels ou professionnels, pourvu qu’ils soient assurés via un contrat distribué en France.
👥📊 Pourquoi ce changement est capital pour des milliers de Français
Ce choix ne relève pas d’un simple geste symbolique : il impacte concrètement la vie de centaines de milliers de personnes. Selon BNP Paribas, le cancer de la prostate représente 25 % des cancers masculins, avec 550 000 hommes pris en charge en 2021. Le cancer du sein concerne un tiers des cancers féminins, et le cancer des testicules, s’il est plus rare, touche principalement les hommes de 15 à 45 ans, souvent en pleine construction de leur avenir personnel et professionnel.
En permettant à ces publics de ne plus être stigmatisés dans leur parcours d’accès à la propriété, BNP Paribas Cardif anticipe sur l’évolution sociétale du rapport au cancer, de plus en plus perçu comme une maladie que l’on surmonte, et non comme une sentence à vie.
Nous poursuivons nos progrès afin de permettre aux personnes atteintes d’un cancer de la prostate, des testicules ou du sein, de souscrire dès la fin de leur traitement thérapeutique actif une assurance sans surprime ni exclusion
précise Fabrice Bagne, directeur général adjoint de BNP Paribas Cardif.
Cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large initiée par la filiale, qui avait déjà facilité l'accès à l'assurance pour les personnes atteintes de VIH à charge virale indétectable ou de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin.
👁️ L’œil de l’expert : vers un modèle d’assurance plus inclusif et responsable
La décision de BNP Paribas Cardif ne se limite pas à un coup de communication : elle reconfigure les contours de l’assurance emprunteur en France. En dépassant le cadre législatif actuel, l’assureur s’aligne sur une vision plus humaine et responsable du risque, fondée sur les progrès médicaux et la réalité clinique.
Mais elle pose aussi une question essentielle : et les autres cancers ? Si cette démarche est saluée, elle ouvre également la voie à une réflexion globale sur l'extension du droit à l’oubli immédiat à l’ensemble des pathologies cancéreuses, sans distinction.
💡 À l’heure où les enjeux d’inclusion et d’égalité d’accès au logement sont au cœur des débats, cette initiative pourrait devenir un nouveau standard dans le secteur assurantiel.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français