Linkedin CréditNews
Photo d'un rassemblement syndical à l'occasion du 1er mai 2024, à Nantes
2 minutes

1er Mai : aux origines d’un symbole ouvrier devenu rendez-vous national

Chaque année, le 1er mai marque une pause dans l’agenda national, mais son histoire va bien au-delà d’un simple jour férié. Héritier d’une longue tradition de luttes sociales, il symbolise la conquête des droits des travailleurs et reste, en France comme ailleurs, une date à forte charge politique et symbolique. À la croisée du combat syndical, de la mémoire collective et de la tradition populaire, le 1er mai cristallise les enjeux passés et présents autour du travail.

📢 1er mai 1886, un début d'histoire autour de revendications sociales

Le 1er mai, journée internationale des travailleurs, puise ses racines dans la mobilisation ouvrière du XIXe siècle. Sa genèse remonte à l'année 1886, aux États-Unis, où les syndicats revendiquaient la journée de travail de huit heures. Le 1er mai fut choisi pour lancer une grève générale, qui culmina à Chicago avec les tragiques événements de Haymarket Square. Cet épisode donna une dimension symbolique forte à cette date, rapidement adoptée par les mouvements ouvriers du monde entier.

En 1889, la IIe Internationale socialiste, réunie à Paris, institue le 1er mai comme « jour de manifestation internationale » en faveur des droits des travailleurs. En France, cette journée prend un tournant en 1891 après la fusillade de Fourmies, où la répression d’une manifestation pacifique fit neuf morts. L’événement ancre durablement le 1er mai dans la mémoire sociale française.

🌼 Le 1er mai aujourd’hui : entre mémoire et tradition populaire

En France, le 1er mai est devenu un jour férié en 1947, sous l'impulsion du gouvernement de l'après-guerre, comme reconnaissance officielle de la place centrale du travail dans la société. Il est aussi, fait rare, le seul jour férié légalement chômé et payé pour tous les salariés, sans condition d’ancienneté ni de convention.

Chaque année, cette journée continue d’être un marqueur social et politique fort. Elle est l’occasion de manifestations syndicales où s’expriment revendications salariales, appels à la justice sociale et défense des acquis. Au-delà des cortèges, le 1er mai reste également une tradition populaire : on s’offre du muguet – dont la vente à la sauvette est tolérée ce jour-là – en signe de bonheur et de solidarité.

Pour les Français, le 1er mai incarne donc à la fois un héritage historique de luttes sociales et une journée de cohésion nationale autour de la valeur travail, oscillant entre commémoration, revendication et symbolisme collectif.

👁 L'œil de l'expert : un marqueur social toujours vivant

Le 1er mai reste un repère fort dans l’imaginaire collectif français. Mais au-delà de son ancrage historique, il reflète aujourd’hui les tensions d’un monde du travail en pleine mutation. Entre individualisation des parcours, recul de l’engagement syndical et quête de sens au travail, cette journée met en lumière les fractures sociales mais aussi les attentes profondes des citoyens. Pour rester pertinent, le 1er mai doit redevenir un espace de dialogue sur l’avenir du travail, pas seulement un hommage au passé.

À propos de l'auteur

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français