Changement d'heure : au fait, on recule ou on avance les aiguilles de l'horloge?

Depuis plus d'un siècle, le changement d’heure fait partie intégrante du quotidien en France et dans l’Union européenne. Si cette pratique a d'abord été mise en place pour des raisons économiques liées à la gestion des ressources énergétiques, elle soulève aujourd'hui de nombreuses interrogations. D'un côté, des initiatives visant à abolir cette tradition existent ; de l’autre, le passage à l’heure d’été de 2025 continue de maintenir cette question au cœur des débats publics.

🕰 Un changement d’heure aux origines stratégiques

Le changement d’heure, introduit en 1916 par l’Allemagne puis rapidement adopté par le Royaume-Uni, visait principalement à économiser le charbon pendant la Première Guerre mondiale, une ressource essentielle dans un contexte de rationnement. La France a suivi ce mouvement en 1975 après le choc pétrolier, en instaurant l’heure d’été afin de limiter sa consommation énergétique. Bien que cette mesure ait été suspendue puis réintroduite, elle est restée un enjeu stratégique pour plusieurs décennies. C'est en 1998 que l’Union européenne a harmonisé ces changements d’heure entre ses États membres, afin de créer un cadre commun. Mais à l’ère de la transition énergétique et des nouvelles technologies, cette pratique semble aujourd’hui de moins en moins justifiée.

✅ L’indécision européenne : à la fin, heure d'hiver ou heure d'été ?

En mars 2019, le Parlement européen a adopté une directive en faveur de la suppression du changement d’heure saisonnier. Toutefois, cette initiative a été retardée par la crise sanitaire de la Covid-19 et, malgré les intentions de mettre fin à cette tradition, aucun consensus n'a encore été trouvé entre les pays membres. Les divergences résident principalement dans le choix de l'heure légale à adopter, certains pays préférant l’heure d’hiver et d'autres l’heure d’été en permanence. Cette indécision géopolitique et économique n'a pas permis de concrétiser cette directive, laissant la France et ses voisins dans l’attente. Le passage à l’heure d'été en 2025 marquera donc probablement une nouvelle étape de cette transition incertaine.

⚙️ Comment gérer l’impact du changement d’heure ?

Pour ceux qui ressentent négativement ce décalage horaire, il existe plusieurs stratégies pour minimiser l'impact. Commencer à ajuster progressivement son rythme de vie quelques jours avant le changement est un moyen efficace de faciliter la transition. De petites modifications, comme ajuster son heure de coucher ou de lever, profiter de la lumière naturelle et intégrer une activité physique régulière, peuvent être bénéfiques. Sur le plan professionnel, il est conseillé de maintenir ses habitudes et de gérer son temps de manière à ne pas perturber ses performances au travail. Cette anticipation permet de limiter les effets secondaires, tels que la fatigue et les troubles du sommeil, souvent observés après chaque changement d’heure.

👁 L'œil de l'expert

Le passage à l’heure d’été, prévu pour le 30 mars 2025, pourrait bien marquer la fin d’une pratique séculaire, à condition que les divergences entre les États membres de l’Union européenne se dissipent. Dans un monde où les enjeux énergétiques et sanitaires sont de plus en plus présents, l’abolition du changement d’heure semble être une option à envisager sérieusement. Les technologies modernes, de l’éclairage LED à l’optimisation de la consommation énergétique, rendent obsolètes les bénéfices énergétiques attendus d’un changement d’heure. De plus, les effets négatifs sur la santé publique, liés aux perturbations des rythmes biologiques, font de cette question un enjeu majeur pour le bien-être des citoyens. Une harmonisation européenne sur ce sujet serait un pas vers une meilleure gestion des horaires et de l’énergie, tout en respectant les besoins de chaque pays.