Crevaison en vacances : la facture peut vite exploser si vous ne savez pas changer un pneu !
Un simple pneu qui devient une ligne de budget… À l’approche des grands départs estivaux, les automobilistes français sont globalement vigilants : contrôle de la pression, vérification de l’usure… Ces gestes deviennent des réflexes. Pourtant, un chiffre interroge : moins de 4 Français sur 10 sont capables de changer une roue eux-mêmes. Résultat ? Entre appels à la dépanneuse, recours aux kits d’urgence et frais en cascade, une simple crevaison peut vite se transformer en coût imprévu. D’autant que les conséquences juridiques et financières d’un pneu mal entretenu sont tout sauf anecdotiques.
💸 Des coûts sous-estimés… jusqu’à l’autoroute
L’étude menée par Bridgestone et OpinionWay est formelle : 82 % des automobilistes vérifient la pression de leurs pneus et 77 % en contrôlent l’état visuel. Un réflexe salutaire, mais qui masque une autre réalité économique. Seuls 39 % se sentent capables de remplacer une roue sans aide. Dans les faits, 26 % sollicitent un service de dépannage, ce qui fait grimper la facture dès les premiers kilomètres.
💡 Christophe Sabadel, expert mobilité chez Bridgestone, alerte sur les dépenses que cela entraîne :
Remplacer un pneu en atelier coûte entre 20 et 45 euros, mais sur autoroute, le dépannage débute à 150 euros.
Et encore, ces prix n'incluent ni le pneu lui-même, ni l’éventuel réalignement des roues. Les alternatives ? Des kits anti-crevaison allant de 10 à 100 euros, selon leur complexité (mèche, compresseur, bombe…). Mais ces solutions restent temporaires. Le problème est déplacé, rarement résolu.
⚠️ Pneus usés : quand la légèreté devient une infraction
Au-delà du coût immédiat, l’usure des pneumatiques comporte un risque juridique tangible. Rouler avec des pneus trop lisses est une infraction de 4ᵉ classe selon l’article R314‑1 du Code de la route. L’amende forfaitaire est de 135 euros, mais peut grimper à 750 euros en cas de non-paiement. Et ce n’est pas tout : distance de freinage allongée, risques d’éclatement, perte d’adhérence sur route mouillée (aquaplaning) font partie des dangers qui pèsent également sur le véhicule… et sur ses passagers.
L’ironie, c’est que dans un contexte où l’autonomie du conducteur est valorisée, la dépendance à l’assistance routière reste massive. Pourtant, apprendre à changer une roue ou à utiliser un kit n’exige ni diplôme ni atelier : quelques heures suffisent à éviter des centaines d’euros de dépenses.
👁️ L'œil de l’expert: partir gonflé
Sur fond d’inflation et de hausse des dépenses contraintes, le budget auto est scruté au centime près. L’état des pneumatiques, souvent relégué au second plan, est pourtant un levier d’économie majeur. Une simple crevaison mal gérée peut coûter jusqu’à 10 fois plus qu’un pneu neuf monté préventivement. L’autonomie technique devient une compétence économique. Les constructeurs et assureurs devraient promouvoir cette pédagogie comme un outil de réduction des coûts, et non seulement comme un enjeu de sécurité.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français