100 premiers jours de François Bayrou : déceptions et défiance face à l'action gouvernementale
Depuis sa nomination le 13 décembre 2024, François Bayrou, Premier ministre, n’a pas réussi à susciter une adhésion massive de la population française. Un sondage Elabe pour BFMTV, publié fin mars 2025, révèle que 50% des Français jugent son action décevante, marquant un bilan contrasté après plus de 100 jours à la tête du gouvernement. À une époque où les attentes étaient fortes, en particulier après les remous liés à la crise sociale et économique, François Bayrou se trouve dans une position délicate. Si certains estiment qu'il est trop tôt pour évaluer son action, un grand nombre se montre déjà sceptique.
👎 Un bilan très mitigé: une majorité déçue, une attente de part et d’autre
Le Premier ministre peine à convaincre, même ses propres soutiens. À ce jour, un sondage réalisé par l'institut Elabe révèle que 50 % des Français estiment son action décevante, contre 12 % qui jugent son début de mandat satisfaisant. Une partie significative des Français (37%) considère qu'il est trop tôt pour émettre un jugement définitif. Mais derrière ces chiffres se cache une fracture importante en fonction des orientations politiques. En effet, les électeurs de gauche (69%) et du Rassemblement national (60%) expriment un fort sentiment de déception. À l’opposé, les partisans de la majorité présidentielle et d’Ensemble affichent une posture plus modérée, oscillant entre l'attente (51 %) et la satisfaction (26 %). Ce sentiment mitigé démontre les divisions politiques qui caractérisent la perception de l’action gouvernementale. C'est aussi ce qui illustre la fragilité de l'écosystème politique de l'Assemblée Nationale aujourd'hui, et les risques grandissant d'une probable prochaine censure de ce gouvernement. Reste à savoir quand…
🤔 Défiance des Français face aux projets avancés par Bayrou
Malgré des annonces ambitieuses, François Bayrou se heurte à une défiance marquée de l’opinion publique. Le Premier ministre a annoncé début mars quatre grands chantiers, touchant à des secteurs clés tels que l'éducation, l'accès aux soins, la lutte contre la bureaucratie et la gestion des finances publiques. Ces initiatives doivent être lancées d’ici le 15 avril. Pourtant, les Français semblent douter de la capacité du gouvernement à réussir sur ces dossiers. Selon les résultats du sondage, 79% des personnes interrogées se montrent sceptiques quant à la capacité de l'exécutif à réduire la dette et le déficit public, tandis que 75% expriment une défiance envers l’amélioration du système de santé.
Le malaise est palpable : les Français n'attendent pas de grandes réformes, mais plutôt davantage de cohésion nationale et un apaisement social. En effet, 58% des sondés estiment que le gouvernement doit privilégier la consolidation de l’unité nationale, quitte à reporter certaines réformes, tandis que 40% préfèrent des réformes en profondeur, même au risque de divisions sociales. Face à cette attente d’un apaisement général, François Bayrou semble avoir opté pour un chemin semé d'embûches, sans parvenir à faire partager sa vision.
👁 L'œil de l'expert : la nécessité d’un nouveau cap
La situation actuelle de François Bayrou est révélatrice des difficultés structurelles que rencontre le gouvernement dans son mandat. Le manque de consensus sur les réformes envisagées et la hausse de la défiance des Français face à la gestion économique sont des signaux préoccupants. À ce stade, un retour à un dialogue constructif, plutôt que des mesures radicales, semble nécessaire. Le Premier ministre devrait renforcer ses efforts pour réconcilier les Français autour de projets qui bénéficient d’un large soutien populaire, face à une classe politique divisée comme jamais.
Pour ce faire, une approche plus concertée, plus inclusive et moins axée sur des réformes qui risquent de diviser, pourrait offrir une solution pour renforcer la légitimité du gouvernement. Une communication plus claire sur les intentions à long terme, accompagnée d'une vision précise des mesures immédiates à adopter, permettrait de rallier des électeurs sceptiques et d’installer un climat de confiance.
À propos de l'auteur
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français