Le crépuscule du fer à repasser : comment nos habitudes de vie ont ringardisé un incontournable
Une icône domestique en déclin silencieux. Symbole du soin vestimentaire et du foyer ordonné pendant des décennies, le fer à repasser perd aujourd’hui sa place dans les foyers français. En 2024, seulement 1,6 million d’unités – fers classiques et centrales vapeur confondus – ont été vendues, selon NielsenIQ-GFK. C’est moins de la moitié des volumes écoulés à la fin des années 2000, où plus de 3 millions d'appareils trouvaient preneur chaque année. Un recul structurel, amplifié encore cette année avec une chute de 9 % pour les fers à repasser et 7 % pour les centrales vapeur, d’après le syndicat professionnel des marques d’électroménager. Le fer à repasser, autrefois essentiel, semble aujourd’hui relégué au rang de relique ménagère.
🆒 Société et technologies ceux qui ont relégué le repassage au second plan
La désaffection pour le repassage ne résulte pas d’un brusque relâchement des standards, mais bien d’une mutation profonde des modes de vie et de consommation. Premier facteur clé : l’évolution des codes vestimentaires, notamment dans le monde professionnel. Le télétravail, désormais ancré dans les usages, a réduit le besoin de vêtements formels, tandis que les dress codes s’assouplissent dans de nombreux secteurs. Résultat : moins de chemises impeccables à repasser, et donc, moins de fers à entretenir.
Cette tendance est également soutenue par les progrès technologiques dans l’entretien du linge. Les lave-linge et sèche-linge récents intègrent des programmes de défroissage, capables de délivrer un linge suffisamment lisse pour se passer d’un coup de fer. Parallèlement, les matières textiles ont évolué : les fibres synthétiques, les mélanges infroissables ou stretch dominent désormais les rayons prêt-à-porter, rendant le repassage obsolète pour une large part de la garde-robe.
Enfin, les comportements d’achat ont changé. L’émergence du défroisseur vertical, plus simple à utiliser et mieux adapté aux textiles modernes, a capté une part croissante de la demande. Ce nouvel appareil s’impose, au point que le fer traditionnel est de moins en moins remplacé, car moins sollicité. Ce désintérêt entraîne une longévité accrue des appareils encore présents dans les foyers, réduisant d’autant les volumes de renouvellement.
👁 L’œil de l’expert : Moins de “prise de tête”
La chute des ventes de fers à repasser illustre une transformation structurelle du rapport des Français à l’apparence, au temps domestique et à la technologie. Le repassage ne disparaît pas, mais se marginalise, remplacé par des pratiques plus souples, des outils plus agiles, et des matériaux mieux adaptés à une vie en mouvement. Ce phénomène ne signe pas seulement la fin d’un produit : il reflète l’adaptation silencieuse d’une société aux contours d’un quotidien plus flexible, moins formel, et largement assisté par l’innovation.
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