En janvier, les dépenses des ménages français en biens ont enregistré un recul plus modéré que prévu, malgré des prévisions plus pessimistes. Selon les dernières données de l’Insee, la consommation a baissé de 0,5 % en janvier par rapport au mois précédent, après une hausse de 0,7 % en décembre. Ce résultat, inférieur aux attentes des économistes qui tablaient sur une baisse de 0,7 %, témoigne d’une résilience assez inattendue de la consommation des ménages français, dans un contexte économique tendu.
Des comportements de consommation contradictoires : repli sur certains biens, hausse de la consommation alimentaire
Le principal facteur de cette baisse plus modérée provient d’une chute marquée des achats de biens fabriqués, qui ont reculé de 2,4 % en janvier. Ce repli est particulièrement visible dans les secteurs liés à l’industrie, où la demande reste faible malgré un léger regain observé en décembre. En revanche, la consommation alimentaire a enregistré une performance bien plus positive, rebondissant de 1,4 %. Cette évolution suggère une certaine priorité donnée par les ménages aux produits de première nécessité, ce qui peut être interprété comme une réponse directe à des tensions économiques persistantes. La stabilité relative des prix alimentaires pourrait aussi jouer un rôle dans cette reprise, bien que l’inflation alimentaire reste un facteur de préoccupation pour de nombreux foyers.
Léger ralentissement de la consommation d’énergie et autres biens
La consommation d’énergie a, quant à elle, ralenti en janvier, avec une hausse limitée de 0,2 %. Ce léger regain, après des mois de hausse plus marquée, peut s’expliquer par des températures plus clémentes ou par une certaine prudence des ménages dans leurs dépenses énergétiques. La baisse des prix de l’électricité, amorcée fin 2023, pourrait aussi contribuer à cette stabilisation.
Malgré ces indicateurs divergents, le chiffre global de la consommation reste en retrait, mais dans une proportion plus faible que celle anticipée par les économistes. Cette situation peut être vue comme un signe d’une certaine résistance des Français face aux défis économiques actuels, bien que les variations de la consommation de biens fabriqués et d’énergie montrent des signaux d’adaptation face à un contexte incertain.
L’œil de l’expert
La consommation des ménages en janvier révèle une dynamique contrastée, marquée par une baisse moins sévère que prévu et une certaine résilience dans certains secteurs comme l’alimentation. Toutefois, le recul des achats de biens manufacturés et la faible croissance de la consommation d’énergie traduisent une prudence accrue de la part des ménages, notamment en raison de l’inflation persistante et de la pression sur le pouvoir d’achat.
Les consommateurs devraient continuer d’être attentifs aux évolutions des prix, au cours des prochains mois, notamment dans les secteurs alimentaires et énergétiques, où des fluctuations inattendues pourraient intervenir. Il est par ailleurs conseillé de suivre l’évolution de la consommation des biens durables, souvent plus sensible aux variations économiques.
