Face à une conjoncture économique difficile, le marché du meuble en France connaît un ralentissement marqué. La tendance à privilégier des achats plus responsables et moins coûteux s’intensifie, notamment à travers la consommation de meubles d’occasion ou via les plateformes discount. Cette situation est d’autant plus préoccupante pour les acteurs du secteur qui peinent à s’adapter à ces nouveaux comportements de consommation.
Un marché en déclin : -5,1 % en 2024
En dépit du ralentissement de l’inflation, le secteur du meuble subit un repli sévère, avec une baisse de 5,1 % de son chiffre d’affaires en 2024. Ce recul est significatif, surtout lorsqu’on le compare à une diminution de 2,5 % en 2023. La baisse des achats de mobilier est directement liée à la morosité du marché immobilier, un secteur étroitement lié aux ventes de meubles. Moins de déménagements signifie moins de nouvelles acquisitions de mobilier. Cette situation se traduit par des suppressions d’emplois ou des liquidations d’entreprise, à l’image de Maison du Monde, Vertbaudet ou Habitat, touchant ainsi plusieurs acteurs du marché.
Le poids de la seconde main et des plateformes discount
La concurrence du marché de la seconde main et des enseignes de hard discount a pris de l’ampleur, alimentée par la baisse du pouvoir d’achat. Une étude de 2024 révèle que 25 % des Français prévoient de se tourner vers l’occasion pour leurs futurs achats. Ce phénomène s’explique non seulement par des considérations économiques mais aussi par une prise de conscience écologique croissante. Bien que les initiatives dans le secteur de la seconde main se multiplient, leur rentabilité reste incertaine, en particulier pour les espaces physiques de revente.
En parallèle, les enseignes de fast déco et de hard discount poursuivent leur croissance, malgré une perte de chiffre d’affaires en 2024. Le secteur appelle à une régulation plus stricte des plateformes de vente en ligne, en particulier celles venant de Chine, afin d’assurer une concurrence loyale et protéger les acteurs traditionnels.
Les sollicitations d’aides pour stimuler la consommation
Afin de soutenir la consommation de meubles, certains acteurs du marché proposent des solutions comme le déblocage partiel de l’épargne, notamment via le Plan d’Épargne Logement (PEL), pour financer des achats de mobilier. Toutefois, cette mesure semble difficile à mettre en place en raison de l’opposition des banques. Il est donc essentiel de repenser les politiques publiques en matière d’achat de mobilier, tout en mettant en avant les arguments écologiques pour encourager la production responsable et le recyclage.
A partir d’une enquête réalisée auprès de 15 000 consommateurs de 10 pays européens en mai 2024, grâce au financement du Codifab
