La SNCF franchit un nouveau cap en 2025. Sur les six premiers mois de l’année, le groupe ferroviaire public affiche un résultat net impressionnant de 950 millions d’euros, contre 143 millions sur la même période en 2024. Cette envolée spectaculaire — multipliée par six — s’inscrit dans un contexte de croissance continue du trafic, d’une stratégie de diversification réussie et d’une rentabilité retrouvée. Le PDG Jean-Pierre Farandou, en fin de mandat, peut se targuer d’avoir placé la SNCF sur des rails à grande vitesse vers une croissance durable.
🚉 Fréquentation en hausse : moteur du redressement
Le socle de cette performance reste l’augmentation continue du nombre de passagers. Au total, plus de 81 millions de voyageurs ont été transportés au premier semestre. Le TGV a progressé de 1,7 %, les TER de 3,9 %, les Transilien de 6,5 % et les Intercités de 3,1 %. Cette tendance s’explique aussi par le retour en force de la clientèle d’affaires, particulièrement en première classe, un segment à forte marge pour SNCF Voyageurs.
Pour Jean-Pierre Farandou, ces résultats sont « le fruit de l’amélioration de la compétitivité du groupe et du respect des engagements pris avec l’État ». Ils offrent à la SNCF une assise solide pour poursuivre ses investissements massifs dans les infrastructures ferroviaires françaises.
🔄 Diversification : une stratégie gagnante
L’excellente santé financière de la SNCF ne repose pas uniquement sur le trafic voyageurs. Depuis 2019, le groupe a déployé une stratégie de diversification de ses revenus qui porte aujourd’hui ses fruits. Geodis, sa filiale logistique, a généré à elle seule 5,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires sur le semestre.
De leur côté, SNCF Réseau et Gares & Connexions enregistrent respectivement des hausses de 4,1 % et 2,1 % de leurs recettes. Grâce à cette diversité de revenus, la SNCF affiche une marge opérationnelle de 300 millions d’euros, un levier crucial pour financer ses projets à long terme.
🚝 Investissements et recrutements massifs
Avec des finances redressées, l’ambition d’investissement de la SNCF se confirme. Le groupe prévoit de moderniser le réseau, de renouveler le matériel roulant et d’accélérer le déploiement de technologies plus écologiques.
Mais l’annonce la plus forte est sans doute celle du recrutement de plus de 20 000 salariés d’ici fin 2025 en France. Ce plan socialement ambitieux reflète une volonté d’accompagner la croissance opérationnelle par un renforcement des ressources humaines, notamment sur les métiers techniques et de maintenance.
📊 L’œil de l’expert : à confirmer
Si les résultats sont impressionnants, ils devront encore se confirmer sur la durée. La dépendance au trafic voyageurs — particulièrement sensible aux aléas économiques et sociaux — reste un facteur de vulnérabilité. De plus, le financement des infrastructures en pleine mutation devra s’adapter à des enjeux climatiques et numériques de plus en plus complexes.
La diversification opérée depuis 2019 s’impose désormais comme un axe stratégique central pour pérenniser la rentabilité. En ce sens, la SNCF pourrait bien devenir, dans les années à venir, un modèle hybride de service public rentable, alliant efficacité industrielle et responsabilité territoriale.