À partir d’aujourd’hui, les nouvelles taxes douanières imposées par l’administration Trump vont entrer en vigueur, touchant une large gamme de biens importés aux Etats-Unis. Consoles de jeux, vêtements, chaussures, café, chocolat… les prix vont significativement grimper dans les mois à venir outre Atlantique. Un véritable séisme économique pour les consommateurs, mais aussi pour les entreprises américaines.
🎮 Électronique et textile : une lourde facture
Les économistes sont unanimes : les prix de l’électronique vont flamber. La console Switch 2 de Nintendo, fabriquée au Vietnam, pourrait coûter 75 à 100 dollars de plus qu’actuellement (450 dollars), d’après les estimations relayées par Bloomberg. Sony et Microsoft, déjà contraints de relever leurs prix sur la PS5 et la Xbox Series, pourraient suivre la même trajectoire.
Mais l’impact le plus fort concerne l’habillement. Près de 31 % des vêtements importés aux États-Unis proviennent du Vietnam et du Bangladesh, deux pays directement visés par des surtaxes allant de 20 % à 35 %. D’après le Budget Lab de l’université de Yale, les prix des vêtements devraient augmenter de 37 % en moyenne. Pour les pays africains comme le Lesotho, la situation est encore plus critique avec des taxes pouvant atteindre 50 %.
☕️ Café et chocolat : produits devenus de luxe
Les consommateurs américains vont également devoir rogner sur leur plaisir quotidien. Les États-Unis, premiers importateurs mondiaux de café, voient les fèves en provenance du Brésil surtaxées à 50 %. Une décision que Donald Trump justifie comme une « riposte » aux poursuites judiciaires visant l’ex-président Jair Bolsonaro.
Le chocolat n’est pas épargné. Près de 47 % du cacao importé provient de Côte d’Ivoire, désormais taxé à 21 %. Les alternatives asiatiques, comme le beurre de cacao d’Indonésie ou de Malaisie, ne feront pas mieux avec des droits de 19 % et 25 % respectivement. Ces augmentations devraient se répercuter rapidement sur les tablettes et confiseries vendues en grande distribution.
🧴 Produits d’entretien et biens de consommation
Les droits de douane ne se limitent pas aux biens finis. De nombreuses matières premières importées servant à la fabrication de lessives, couches ou rasoirs sont également touchées. Lors d’un appel aux investisseurs, le PDG de Procter & Gamble (Ariel, Pampers, Gillette) a confirmé que « les prix de nos produits augmenteront dès l’été ».
Pour les ménages américains, déjà fragilisés par l’inflation persistante, ces hausses s’annoncent lourdes à absorber. D’autant que ces taxes dites « réciproques » sont considérées par les experts comme des charges supplémentaires sur le pouvoir d’achat plutôt qu’un levier de compétitivité commerciale.
👁️ L’œil de l’expert : le prix fort
Ces nouvelles taxes douanières risquent de peser lourdement sur la consommation intérieure américaine, principal moteur de l’économie du pays. Selon plusieurs analystes, l’effet inflationniste pourrait freiner la croissance dès le quatrième trimestre.
En parallèle, les entreprises importatrices seront contraintes d’ajuster leurs prix ou de réduire leurs marges, fragilisant davantage les chaînes d’approvisionnement mondiales. L’administration américaine espère relocaliser une partie de la production, mais un tel mouvement ne peut s’opérer à court terme.