Profits en repli, acquisition stratégique en Italie, recentrage sur le cœur de métier : le groupe Axa traverse une zone de turbulences mais maintient le cap. Focus sur les performances financières et les choix d’investissement de l’assureur français au premier semestre 2025.
🚀 Rentabilité sous tension, stratégie affirmée
Malgré un recul de 2 % de son bénéfice net, à 3,92 milliards d’euros, Axa affiche une forme de résilience économique grâce à la robustesse de ses activités. Son chiffre d’affaires a progressé de 7 % à 64,25 milliards d’euros, porté par la dynamique des assurances dommages et santé. Dans le même temps, le bénéfice opérationnel a crû de 5 %, pour atteindre 4,47 milliards d’euros.
Selon Thomas Buberl, directeur général du groupe :
ces résultats illustrent la force de notre modèle diversifié, qui génère une croissance des bénéfices à la fois prévisible et durable.
Une déclaration qui intervient alors que le titre Axa chutait de plus de 6 % à l’ouverture de la Bourse de Paris vendredi, dans un CAC 40 globalement en baisse de 1,2 %. Les marchés ont sanctionné les effets négatifs des taux de change, principaux responsables de cette contraction des profits.
Dans le détail :
La branche assurance dommages a généré un chiffre d’affaires de 34,1 milliards d’euros (+6 %) et un bénéfice opérationnel en hausse de 7 %.
L’assurance vie et santé enregistre quant à elle 29,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires (+8 %) pour un résultat opérationnel de 1,81 milliard (+5 %).
Axa a également amélioré son ratio de solvabilité à 220 %, contre 216 % l’an passé, un indicateur clé de solidité financière salué dans un contexte de marchés financiers instables, comme l’a rappelé Frédéric de Courtois, directeur général adjoint.
🌍 Croissance externe en Europe du Sud
Malgré un environnement économique incertain, Axa poursuit avec détermination son plan stratégique triennal, reposant sur une croissance organique et des cessions ciblées. L’assureur a cédé au premier semestre sa branche de gestion d’actifs Axa IM à BNP Paribas pour 5,4 milliards d’euros, recentrant ses activités sur son cœur de métier : l’assurance.
Mais la manœuvre phare reste le rachat de Prima Assicurazioni, numéro un de l’assurance directe en Italie, pour 500 millions d’euros. Une opération structurée en deux temps : une prise de participation initiale à 51 %, suivie d’options sur les 49 % restants, selon la performance future de la société.
Basée à Milan, Prima emploie 1 100 personnes, dont plus de 400 experts tech et data, et est déjà active en Espagne et au Royaume-Uni. L’intégration de Prima permettra à Axa de doubler la taille de son portefeuille en assurance auto en Italie, et de muscler son canal de distribution direct, qui représentait 3,5 milliards d’euros de primes en 2024. Avec Prima, ce chiffre devrait atteindre 4,7 milliards, selon Thomas Buberl.
Cette expansion confirme la volonté du groupe de renforcer sa présence digitale et de capter une clientèle nouvelle dans un secteur en pleine transformation technologique.
👁️ L’œil de l’expert
Le cas Axa illustre parfaitement la double lecture du marché en 2025 : des fondamentaux solides, avec des marges opérationnelles bien maîtrisées, une politique de cession-réinvestissement cohérente, mais un environnement exogène défavorable (taux de change, incertitudes géopolitiques, inflation persistante).
Le recul du titre en Bourse reflète moins une faiblesse structurelle qu’une sensibilité accrue des investisseurs aux moindres signes de ralentissement. La stratégie de rééquilibrage du portefeuille, centrée sur l’assurance directe et les marchés porteurs, notamment en Europe du Sud, pourrait cependant se révéler décisive à moyen terme pour renforcer les positions du groupe face à son grand rival Allianz.
À suivre : la capacité d’Axa à traduire ses investissements récents en gains durables de parts de marché et en marges revalorisées.