Alors que la course à l’espace s’intensifie entre grandes puissances comme la Chine, la Russie et les États-Unis, la NASA annonce un projet ambitieux, qui est d’implanter un réacteur nucléaire sur la Lune d’ici 2030. Ce chantier, évalué à 3 milliards de dollars sur cinq ans, vise à renforcer l’avance technologique américaine tout en posant les bases d’une présence humaine pérenne sur le satellite naturel de la Terre.
🌘 Un projet ambitieux et lunaire
Dans le cadre du programme Artemis, l’administrateur par intérim de la NASA, Sean Duffy, a annoncé un programme prioritaire visant à installer un réacteur nucléaire d’environ 100 kW sur la Lune d’ici 2030. Ce système, essentiel pour alimenter en énergie les bases lunaires lors des longues nuits (qui durent environ 14 jours terrestres), permettra de garantir une source d’énergie stable, autonome et continue, indispensable pour soutenir les opérations scientifiques, minières et les habitats humains.
Cette mission s’inscrit dans une stratégie ambitieuse visant à préparer les futures explorations spatiales, notamment les missions habitées vers Mars, en utilisant la Lune comme base avancée pour tester les technologies nécessaires à une présence durable hors de la Terre. Elle permettra également d’exploiter les ressources lunaires. Par ailleurs, ce projet favorisera d’importantes avancées technologiques dans les domaines de l’énergie nucléaire compacte, de la robotique autonome et de la gestion des habitats spatiaux, des progrès clés pour les prochaines étapes de l’exploration interplanétaire.
Développé dans le cadre du Fission Surface Power Project, ce réacteur représente une première mondiale, une véritable révolution. En effet, l’énergie solaire, source principale des missions actuelles, s’avère insuffisante dans certaines zones ombragées ou durant la nuit lunaire. Le nucléaire offre une solution fiable et puissante pour étendre durablement la présence humaine au-delà de notre planète.
Sean Duffy souligne :
Il est impératif que l’agence agisse rapidement
💸 Coûts élevés – développement accéléré
Selon les estimations, le budget consacré à ce projet pourrait atteindre les 3 milliards de dollars sur une période de cinq ans. L’administration Trump a alloué 350 millions de dollars dès 2026 pour accélérer le développement du projet. Ce financement, intégré au programme Fission Surface Power, pourrait atteindre 500 millions par an dès 2027. En parallèle, la NASA avait lancé en 2022 une phase initiale en attribuant trois contrats de 5 millions à Lockheed Martin, Westinghouse et IX (Intuitive Machines + X-Energy) pour concevoir des prototypes de réacteurs de 40 kW.
Thomas Jones, vice-président de Lockheed Martin explique :
Ce projet est un exemple de collaboration entre la NASA et l’industrie privée pour accélérer les technologies critiques qui ouvriront la voie à l’exploration spatiale.
🌐 Enjeux géopolitiques et sécuritaires
Au-delà des considérations techniques et financières, ce projet s’inscrit dans une course géopolitique très compétitive.
Sean Duffy, administrateur par intérim de la NASA, déclare :
Depuis mars 2024, la Chine et la Russie ont annoncé à au moins trois reprises leur intention commune d’installer un réacteur sur la Lune d’ici le milieu des années 2030. Le premier pays à le faire pourrait potentiellement déclarer une zone d’exclusion, ce qui empêcherait considérablement les États‑Unis d’établir la présence prévue dans le cadre du programme Artémis
👁 L’œil de l’expert : tournant pour l’exploration spatiale
Ce projet lunaire représente un investissement stratégique majeur, mêlant innovation technologique et ambitions géopolitiques. Avec un budget conséquent, la NASA mise sur un effet levier économique en collaborant avec l’industrie privée et en développant des technologies à haute valeur ajoutée. Au-delà de la course à la Lune, ce programme vise à renforcer la position des États-Unis dans l’économie spatiale mondiale, promettant de créer des débouchés industriels et scientifiques durables tout en sécurisant un accès privilégié aux ressources extraterrestres, futurs moteurs de croissance et de compétitivité.