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Espagne : abandon du F-35, un pari stratégique vers l’autonomie européenne

Le Rafale de la firme Dassault
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Une décision qui secoue Washington et redessine l’équilibre européen. Le 6 août dernier, Madrid a fait voler en éclats un contrat de 6,25 milliards d’euros portant sur l’achat d’avions de chasse F-35 auprès de Lockheed Martin. Une décision confirmée par Le Point deux jours plus tard et qui a aussitôt déclenché la colère de Washington. Pour le gouvernement espagnol, ce virage stratégique vise à « bâtir une autonomie crédible avec des partenaires européens », comme l’a résumé l’analyste politique Javier Rodríguez.

L’affaire dépasse le simple cadre d’un achat militaire. Elle s’inscrit dans une logique économique et industrielle : réduire la dépendance aux États-Unis, stimuler l’emploi qualifié et investir dans une base technologique européenne compétitive. Mais elle comporte un prix politique élevé, puisque la Maison-Blanche a déjà brandi la menace de sanctions commerciales.

✅ Priorité à l’industrie européenne

En rompant avec le F-35, Madrid libère des marges financières pour orienter 85 % des budgets vers des programmes européens, dont le SCAF (Système de Combat Aérien du Futur). Objectif : mutualiser les risques, renforcer l’interopérabilité au sein de l’OTAN et, surtout, consolider une base industrielle locale durable.

Dans cette logique, l’Espagne met en avant la création d’un véritable écosystème : transferts de compétences, maintien en condition opérationnelle robuste, chaînes de production locales et formation spécialisée. « La souveraineté ne se résume pas au drapeau peint sur l’aile », insiste l’expert militaire Carlos Méndez, « elle se mesure à la capacité de maintenir, moderniser et faire évoluer ses équipements sur le long terme. »

Face au vide laissé par le F-35, les alternatives se multiplient : le Rafale F5 de Dassault, déjà certifié OTAN, gagne en crédibilité avec son standard évolutif, tandis que l’évaluation des besoins de la Marine (successeur des Harrier) et de l’Armée de l’air (remplacement des F/A-18) redéfinit les formats et coûts de possession.

👁 L’œil de l’expert

L’annulation du contrat F-35 n’est pas seulement un acte de souveraineté : c’est un signal économique majeur. En privilégiant ses partenaires européens, Madrid accepte de s’exposer à des tensions transatlantiques pour miser sur l’emploi local et la maîtrise technologique. À court terme, les coûts risquent d’être plus élevés qu’une solution américaine « clé en main ». Mais à moyen terme, l’Espagne pourrait bien s’imposer comme l’un des piliers industriels de la défense européenne.

Written by
Fabien Monvoisin

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français

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