En 2025, d’après le Secours populaires, un enfant sur trois ne part pas en vacances, révélant une pauvreté structurelle persistante malgré les aides. L’accès aux vacances, indicateur économique et social clé, influence le développement, la santé mentale et l’égalité des chances. Cette exclusion génère un coût économique caché, lié au risque accru de décrochage scolaire et de marginalisation sociale, soulignant les limites des politiques actuelles face aux inégalités.
🏕 Un luxe trop souvent inaccessible
Les vacances restent un privilège, cela est lié aux revenus et à la catégorie socioprofessionnelle des parents. Les aides financières couvrent souvent partiellement les frais, tandis que d’autres besoins essentiels mobilisent le budget familial. Coûts indirects, manque d’information, complexité administrative, contraintes professionnelles et facteurs culturels freinent aussi le départ, expliquant le maintien d’un taux élevé d’enfants non partants malgré les dispositifs existants.
Selon Franceinfo, 45 % des enfants privés de vacances viennent de familles d’agriculteurs et 34 % de la classe ouvrière, contre seulement 5 % issus de foyers de cadres supérieurs. L’Est Républicain souligne que 56 % des enfants des ménages les plus modestes ne partent pas, contre 27 % dans les foyers gagnant plus de 2 755 €/mois. Ces chiffres illustrent une fracture sociale marquée, où les vacances deviennent un marqueur des inégalités. Selon l’Insee, 10 % des enfants de moins de 16 ans ne partent pas au moins une semaine par an pour des raisons strictement financières.
🎉 « Journée de ouf ! »
Le Secours populaire agit concrètement pour réduire ces inégalités. Le 20 août, à l’occasion de son 80e anniversaire, l’association a organisé une opération d’envergure baptisée « Journée de ouf ! », environ 40 000 enfants, venus de toute la France et de 48 pays étrangers, ont été accueillis à Paris pour une journée exceptionnelle placée sous le signe de la découverte, du divertissement et du partage.
Par cette initiative, le Secours populaire entend offrir à des enfants en situation de précarité une parenthèse de bonheur et d’évasion, tout en rappelant un message fort : les vacances ne doivent pas être un privilège, mais un droit pour tous les enfants.
Chaque été, grâce à la mobilisation de milliers de bénévoles et de donateurs, l’association permet à plus de 200 000 enfants de partir en vacances, que ce soit lors de journées collectives ou en séjour chez des familles bénévoles. Selon Europe 1, un don de 50 € suffit à financer une journée de vacances pour un enfant, preuve que chaque contribution peut avoir un impact réel et immédiat.
En 2023, le Secours populaire disposait d’un budget d’environ 523 millions d’euros, dont 61 millions issus de dons privés. Grâce à cette capacité financière importante, l’association a pu, sur l’ensemble de l’année, venir en aide à 4,1 millions de personnes à travers la France, en menant de nombreuses actions et événements solidaires.
La fédération des Yvelines du Secours populaire déclare :
Les vacances : ce n’est pas du luxe, c’est un droit !
💸 Des aides à voyager existent pourtant
Pour faciliter le départ en vacances des familles modestes, plusieurs aides sont mises en place. Les chèques-vacances, attribués sous conditions de ressources, permettent de financer une partie des frais liés aux séjours, transports ou activités. Les collectivités territoriales proposent également des bons-vacances ou des séjours à tarif réduit. Les caisses d’allocations familiales offrent des aides similaires pour leurs bénéficiaires.
Par ailleurs, le Secours populaire organise des journées festives, des séjours collectifs et des accueils en familles bénévoles.
D’autres associations comme la Fondation Abbé Pierre interviennent aussi pour soutenir l’accès aux vacances, tandis que les comités d’entreprise proposent des aides aux salariés à faibles revenus.
Malgré ces dispositifs, de nombreuses familles restent cependant exclues du départ.
👁 L’œil de l’expert : les vacances pour tous !
Le non-départ en vacances reflète une fracture économique persistante. Malgré les aides existantes, de nombreuses familles doivent arbitrer entre les dépenses essentielles et les loisirs, reléguant les vacances au rang de luxe. Cette privation n’est pas anodine, elle illustre l’impact direct des inégalités de revenus sur l’accès au repos, à la culture et à l’épanouissement. Dans un contexte de vie chère et de précarité croissante, garantir à chaque enfant un accès aux vacances n’est pas seulement une question sociale, mais bien un enjeu de justice économique et d’égalité des chances.