Le 25 août, la conférence de presse de François Bayrou a provoqué un électrochoc sur les marchés. En moins d’une heure, le CAC 40 a décroché de 7930 à 7852 points (–1,47 %), signe d’une inquiétude croissante des investisseurs. Mais le signal le plus préoccupant est venu du marché obligataire : le taux à 10 ans français est passé de 3,483 % à 3,493 %, une hausse d’un point de base.
À première vue, cette variation peut sembler marginale. En réalité, elle révèle que les investisseurs demandent désormais une prime de risque accrue pour prêter à la France, considérée comme plus instable politiquement. L’Italie, pourtant jugée historiquement plus fragile, n’a vu son taux progresser qu’à moitié de ce rythme.
Les incertitudes politiques chroniques engendrant des signaux d’incapacité à réformer le pays en profondeur accentuent la méfiance des marchés. et le pays paie le prix fort.
Depuis plusieurs mois, les écarts de taux (spreads) entre la France et ses voisins se creusent. L’OAT française à 10 ans (obligation assimilable du Trésor) s’échange désormais avec une prime supérieure à 50 points de base par rapport au Bund allemand. Autrement dit, chaque milliard levé par Paris coûte nettement plus cher que pour Berlin ou Amsterdam.
Le paradoxe est frappant : la France, longtemps perçue comme un pilier de la zone euro, se rapproche dangereusement du profil italien, malgré une économie plus diversifiée et un système bancaire plus solide. Avec une dette publique dépassant 112 % du PIB, l’État français est piégé dans un cercle vicieux : plus les taux augmentent, plus la charge d’intérêt s’alourdit, creusant encore les déficits et renforçant la dépendance aux marchés.
Les investisseurs commencent à comparer la France non plus avec l’Allemagne, mais avec l’Italie, et cela change tout. Paris perd peu à peu son avantage historique
observe un stratégiste obligataire cité par Les Échos.
Une hausse d’un point de base peut sembler dérisoire, mais c’est un signal d’alerte puissant. Elle reflète une défiance qui risque de s’amplifier si l’instabilité politique perdure. Si la France continue d’emprunter à des conditions moins favorables que l’Allemagne et même que l’Italie, elle pourrait rapidement être classée parmi les “mauvais élèves” de la zone euro. Et ce statut se paiera au prix fort, car chaque dixième de point supplémentaire sur les taux signifie des milliards d’euros de charge d’intérêt en plus pour le budget de l’État. Des milliards qui ne seront pas injectés dans l’économie de notre pays…
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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