Face au JDNews, le président de la République a tenu à rappeler le contexte exceptionnel des dernières années : pandémie, flambée inflationniste et guerre en Ukraine.
Cette part, c’est la protection des Français face à des crises historiques : le salaire versé pendant le Covid, la facture d’électricité gelée, ou encore les retraites indexées
a expliqué Emmanuel Macron, soulignant que ces mesures ont gonflé le déficit mais préservé la cohésion sociale.
En comparant la dynamique de dette à ses prédécesseurs, le chef de l’État a tenu à relativiser :
La dette a progressé de 2,3 points de PIB par an sous François Mitterrand, 0,9 sous Jacques Chirac, 5,3 sous Nicolas Sarkozy et 1,4 sous François Hollande. Depuis 2017, nous sommes autour de 1,7 point par an, malgré une pandémie et une inflation historique
a-t-il argumenté. Mais la réalité est implacable : la dette française dépasse aujourd’hui 3 200 milliards d’euros, et l’exécutif cherche à convaincre que la phase de protection doit céder la place à une phase d’ajustement.
J’assume aussi aujourd’hui qu’après avoir beaucoup dépensé pour protéger, il faut économiser et travailler pour rembourser
a insisté Emmanuel Macron. Cette inflexion intervient alors que François Bayrou doit défendre au Parlement un budget inédit, avec 43,8 milliards d’euros d’économies réparties sur plusieurs postes sensibles. La majorité relative rend le vote de confiance périlleux. Le président, lucide, appelle les oppositions à « trouver les voies de compromis et de la stabilité, comme c’est la pratique partout en Europe », prévenant qu’un rejet « créerait un désordre aux lourdes conséquences ».
Au-delà du débat institutionnel, la rue se prépare à peser : un mouvement social d’ampleur est annoncé dès le 10 septembre. Le chef de l’État a demandé aux manifestants de « s’exprimer dans le respect de l’ordre républicain », signe que la bataille budgétaire pourrait rapidement se doubler d’une crise sociale.
L’aveu présidentiel marque une rupture : la France ne peut plus différer l’heure de la consolidation budgétaire. La trajectoire de dette, déjà scrutée par Bruxelles et les agences de notation, impose des choix douloureux. Mais la contrainte économique se double d’un défi politique : convaincre sans majorité absolue, dans un climat social tendu. En réalité, Emmanuel Macron joue une partie à double tranchant : réussir la bascule vers la rigueur sans casser la reprise fragile. Un exercice d’équilibriste dont dépend largement la crédibilité financière du pays.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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