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ZEE polynésienne : la plus grande aire maritime protégée au monde

Tainui Atea, plus grande aire marine protégée
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La Polynésie française, avec sa vaste Zone Économique Exclusive de près de 5 millions de km², vient de créer la plus grande aire marine protégée au monde, baptisée Tainui Atea. Ce geste fort symbolise son engagement pour la préservation de la biodiversité marine, la lutte contre la pêche illégale et un leadership inédit en diplomatie océanique. Entre enjeux touristique, environnementaux, économiques et sociaux afin de protéger les ressources marines.

🏞 Une ZEE polynésienne sous haute protection

La Polynésie française possède une zone maritime de près de 5 millions de km², équivalente à l’Union européenne, riche en ressources stratégiques. Classée aire marine gérée (AMG) depuis 2018, elle autorise un usage durable des ressources.
En juin 2025, lors du Sommet des Nations unies pour l’océan, la Polynésie a créé la plus vaste aire marine protégée (AMP) au monde, autour du projet Tainui Atea lancé en 2018.

Le plan de gestion 2023–2037 se concentre sur quatre priorités : protection des espèces emblématiques, préservation des écosystèmes profonds, pêche durable et gouvernance concertée. En 2025, plusieurs mesures ont été adoptées dont l’interdiction de l’exploitation minière sous-marine, suppression des dispositifs de pêche dérivants, création de 870 000 km² de sanctuaires marins, et protection des zones de pêche artisanale autour des archipels. Les règles de biosécurité et de transparence scientifique ont aussi été renforcées.

Édouard Fritch, Président de la Polynésie française déclare :

La Polynésie va s’engager, et nous sommes capables de prendre quatre grands engagements qui portent sur une superficie de plus d’1 million de km², près de deux fois la superficie de l’Hexagone

💰 Protéger la ZEE polynésienne : un enjeu économique essentiel

Toutefois, sa protection représente un défi économique majeur. La surveillance efficace de cette immense étendue nécessite des moyens importants (navires, avions, satellites, personnel), pour un coût annuel estimé entre 10 et 30 millions d’euros. À titre de comparaison, la ZEE française en métropole, pourtant bien plus réduite, mobilise environ 100 millions d’euros par an, ce qui donne la mesure des investissements nécessaires pour le Pacifique.

Le ministre des Ressources marines de Polynésie française souligne :

La surveillance de notre zone économique exclusive est un défi considérable, qui demande des moyens à la hauteur de cette responsabilité. C’est un investissement stratégique pour protéger nos richesses naturelles et notre souveraineté.

Au-delà du coût, il est crucial de préserver les ressources halieutiques, évaluées entre 40 et 60 millions d’euros par an. Sans mesures renforcées, la surexploitation pourrait réduire ces revenus de 30 à 50 % d’ici 10 à 15 ans, soit une perte annuelle de 12 à 30 millions d’euros. Investir dans la surveillance et la gestion durable de la ZEE est donc indispensable pour protéger les écosystèmes, garantir la stabilité économique des communautés locales et maintenir la souveraineté maritime de la Polynésie française.

💸 Une économie bleue encore marginale mais pleine de promesses

En Polynésie française, les vastes ressources marines ne sont encore qu’un pilier secondaire de l’économie. Aujourd’hui, la « blue economy» ne représente que 5,3 % du chiffre d’affaires des entreprises locales et environ 6 % des emplois salariés. En effet, le tourisme génère à lui seul 40 milliards de francs CFP (environ 335 millions d’euros), soit plus du double de la perliculture, qui rapporte 18 milliards CFP (150 M€), et plus de quatre fois les revenus de la pêche, estimés à 9 milliards CFP (75 M€).

Le ministère de l’Économie polynésien affirme que :

La blue economy représente encore une part modeste de notre économie locale, mais son potentiel de croissance est considérable.

👁 L’œil de l’expert : Préserver pour investir dans l’avenir bleu

La protection de la ZEE polynésienne n’est pas seulement un enjeu écologique, mais c’est un choix stratégique pour l’avenir économique du territoire. Face aux risques de surexploitation et aux coûts élevés de surveillance, investir dans une gestion durable garantit la préservation des ressources halieutiques et soutient les communautés locales. Bien que marginale aujourd’hui, l’économie bleue offre un fort potentiel de croissance. En misant sur une valorisation responsable de son espace maritime, la Polynésie française pose les bases d’un développement équilibré, fondé sur la souveraineté, la durabilité et l’innovation océanique.

Written by
Kristen CHANSAY

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