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Dette souveraine : un mur d’emprunts record en 2025

Billets de banque de la zone Euro
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Une spirale d’endettement sans précédent. Jamais les États n’avaient autant sollicité les marchés financiers. D’après le dernier rapport sur la dette mondiale 2025 publié par l’OCDE, les émissions d’obligations souveraines devraient atteindre 17 000 milliards de dollars cette année, un nouveau record. En comparaison, ce montant s’élevait encore à 12 000 milliards en 2022, 14 000 en 2023 et 16 000 en 2024. Le précédent sommet de 15 400 milliards, observé en 2020 au plus fort de la crise sanitaire, est désormais largement dépassé. 

Cette frénésie d’emprunts se concentre entre quelques puissances. Les États-Unis, le Japon, la France, l’Italie et le Royaume-Uni représentent à eux seuls plus de 85 % des émissions de l’OCDE en 2024, dont près des deux tiers pour Washington. Un déséquilibre qui souligne à quel point la dynamique budgétaire américaine pèse sur l’équilibre global des marchés obligataires.

💵 Des investisseurs sollicités comme jamais

Si les États émettent davantage de dette, c’est parce que les besoins de financement publics explosent, dans un contexte marqué par la hausse des dépenses sociales, la transition énergétique et la montée des taux d’intérêt. Mais la capacité des marchés à absorber un tel volume devient une question centrale.

L’OCDE observe un glissement préoccupant dans la répartition des porteurs de dette. Après avoir culminé à 16 000 milliards de dollars en 2021, le stock d’obligations souveraines détenues par les banques centrales ne cesse de se contracter, tombant à 11 000 milliards en 2025. Leur part est passée de 29 % en 2021 à seulement 19 % en 2024. Dans le même temps, la charge repose davantage sur les ménages, dont la détention est passée de 5 % à 11 %, et sur les investisseurs étrangers, désormais à 34 % contre 29 % trois ans plus tôt.

Comme le souligne le rapport de l’OCDE :

Du fait du resserrement quantitatif et des besoins de financement élevés, un volume record d’obligations souveraines doit être absorbé par le marché.

Une situation inédite : l’offre nette d’emprunts à taux fixe proposée aux investisseurs dépassera pour la première fois 3 000 milliards de dollars en 2025, alors qu’elle était en moyenne nulle entre 2015 et 2019, et même négative en 2020.

👁️ L’œil de l’expert le seuil critique atteint ?

L’endettement souverain atteint un seuil critique : la demande des marchés reste solide, mais elle pourrait ne plus suffire face à cette offre pléthorique. Le recul des banques centrales comme acheteurs structurels accentue la dépendance aux capitaux privés et étrangers, avec le risque d’une hausse durable des taux si les investisseurs exigent une prime plus élevée pour absorber ce surplus.

En clair, les États se retrouvent dans une course contre la montre : financer leurs déficits tout en rassurant des marchés devenus plus volatils. 2025 pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère, où l’accès au crédit public ne sera plus une évidence mais un enjeu stratégique majeur pour la stabilité économique mondiale. 🌍

Written by
Fabien Monvoisin

Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français

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