Une décision historique qui bouleverse la tech et la finance.C’était l’un des dossiers les plus scrutés de la décennie. Depuis 2020, Google faisait face à une procédure antitrust d’une ampleur inédite, accusé de verrouiller la concurrence dans la recherche en ligne et la publicité digitale. Les investisseurs, les géants de la Silicon Valley et les régulateurs du monde entier attendaient ce verdict comme un signal sur l’avenir de la régulation des Big Tech. Or, contre toute attente, la justice américaine a décidé de ne pas forcer Google à se séparer de ses actifs stratégiques. Une décision qui résonne autant dans les coulisses de Washington que sur les marchés financiers mondiaux.
🏛 Une victoire judiciaire à fort impact
Après cinq années de bras de fer avec la justice américaine, Google sort indemne de la plus grande enquête antitrust menée contre lui. Accusé depuis 2020 d’abus de position dominante dans la recherche en ligne et la publicité, le géant de Mountain View risquait un démantèlement historique : la cession forcée du navigateur Chrome, ainsi que la fin de ses accords avec Apple et Mozilla, paraissait presque inévitable.
Le 2 septembre 2025, le juge Amit Mehta a tranché : Google ne sera pas contraint de vendre Chrome. De même, ses contrats lui garantissant d’être le moteur de recherche par défaut sur des milliards d’appareils sont maintenus, à condition de supprimer toute clause d’exclusivité. Comme le résume le magistrat dans un jugement de 230 pages :
Il n’y aurait rien de naturel dans une cession de Chrome. Une telle opération dégraderait le produit et réduirait le bien-être des consommateurs.
Une issue saluée par les marchés : l’action Alphabet pourrait bondir de 6 à 7 % à l’ouverture du 3 septembre, selon les premières estimations.
💰 Monopole reconnu, mais business préservé
Le paradoxe est frappant : si la justice admet que Google détient bien une position monopolistique, elle choisit de limiter les sanctions à des obligations de transparence accrue. Le groupe devra désormais partager certaines données sur ses algorithmes et ses partenariats, afin de faciliter l’émergence de concurrents, et ne pourra plus rémunérer ses partenaires pour une exclusivité totale.
Mais dans les faits, la structure du marché reste inchangée. Les concurrents comme DuckDuckGo dénoncent une décision trop clémente.
Google sera toujours autorisé à utiliser son monopole pour freiner ses rivaux, notamment dans la recherche par IA. Les consommateurs continueront d’en pâtir
a réagi son PDG, cité par The Verge.
Le juge Mehta, lui, justifie sa position en soulignant qu’un démantèlement aurait surtout créé du chaos industriel, sans garantie de bénéfice pour les utilisateurs. Quant à la fin des accords avec Apple et Mozilla, il estime que l’effet serait marginal, tout en risquant de priver ces partenaires de revenus colossaux.
👁️ L’œil de l’expert un rééquilibre possible ?
Cette décision illustre un dilemme majeur des politiques antitrust : comment contenir l’hégémonie des Big Tech sans fragiliser l’écosystème numérique ? Sur le plan économique, elle valide la domination de Google pour les années à venir, confortant ses flux de revenus publicitaires et son rôle central dans l’innovation en IA.
À court terme, les investisseurs se frottent les mains : la justice américaine a offert un bouclier réglementaire à l’un des plus puissants business models de la planète. Mais à plus long terme, la question demeure : les obligations de transparence suffiront-elles à rééquilibrer un marché structurellement verrouillé ?