Renault frappe un grand coup au salon automobile de Munich avec la présentation de sa Clio 6, modèle emblématique vendu à plus de 17 millions d’exemplaires depuis 1990. Face à une concurrence acharnée menée par Peugeot et sa 208, la marque au losange mise sur une montée en gamme technologique et énergétique. Mais derrière le design affirmé et la motorisation hybride, c’est tout un enjeu économique qui se joue : maintenir la Clio en tête des ventes européennes tout en respectant les nouvelles contraintes environnementales.
🔍 Un design audacieux
En dévoilant cette sixième génération, Renault prend un virage assumé. Fini la sobriété : place à un style musclé, aux lignes sculptées et à une face avant sportive.
C’est une Clio qui a tout d’une grande
a résumé François Provost, nouveau patron de Renault, en soulignant l’allongement du modèle, désormais porté à 4,12 mètres.
Ce choix esthétique est un pari risqué. Plus clivante, la Clio 6 doit continuer à séduire le grand public, tout en captant une clientèle jeune et urbaine, très sensible au design et à la technologie embarquée. L’enjeu est de taille : ce modèle représente toujours le numéro un des ventes en France et en Europe au premier semestre 2025.
Pour le groupe Renault, maintenir cette position est crucial. En effet, les citadines constituent un segment stratégique dans un marché automobile en pleine recomposition, dominé par la pression des normes environnementales et la percée des constructeurs asiatiques.
🌍 Hybride, sobriété et montée en gamme
Sous le capot, Renault ne se contente pas d’un lifting esthétique. La Clio 6 embarque un bloc full hybrid E-Tech 160 ch, affichant une consommation record de 3,9 l/100 km et des émissions limitées à 89 g/km de CO2. En usage urbain, elle roule jusqu’à 80 % du temps en mode électrique, un atout qui colle parfaitement aux attentes des régulateurs européens.
Côté habitacle, la montée en gamme est nette : matériaux recyclés, double écran OpenR, système multimédia OpenR Link avec Google intégré – une première dans sa catégorie –, et pas moins de 29 aides à la conduite (ADAS). Cette approche premium vise à renforcer la compétitivité de Renault face aux acteurs asiatiques et allemands qui investissent massivement dans la connectivité et l’électrification.
D’un point de vue industriel, la Clio 6 repose sur la solidité de l’usine de Bursa, qui produit plus de 1.000 unités par jour. Un chiffre clé qui illustre le poids de ce modèle dans la rentabilité du groupe.
👁️ L’œil de l’expert
La Clio 6 incarne plus qu’un simple renouvellement de gamme : elle cristallise la stratégie de Renault dans un marché européen en mutation rapide. Comme le souligne François Provost, l’ambition est claire : «envoyer un signal fort au marché en conciliant performance, sobriété et attractivité ».
Mais la question demeure : cette montée en gamme suffira-t-elle à contrer la concurrence, alors que le segment des citadines tend à s’effriter au profit des SUV compacts et de l’électrique pur ? Si Renault parvient à transformer ce pari en succès, la Clio 6 pourrait continuer d’être le poumon financier du groupe et un rempart contre l’érosion des marges.
En définitive, le succès de la Clio 6 se mesurera autant en parts de marché qu’en capacité de Renault à maîtriser ses coûts industriels face à une concurrence mondiale de plus en plus agressive.