La France se prépare à une nouvelle mobilisation sociale d’envergure ce jeudi 18 septembre 2025. Huit jours seulement après le mouvement « Bloquons tout », l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa…) appelle à un arrêt massif du travail contre le projet de budget 2026, qualifié par les organisations de « musée des horreurs ». Transports, éducation, pharmacies… plusieurs secteurs stratégiques risquent de tourner au ralenti, annonçant des perturbations majeures pour l’économie nationale.
« Très probablement une journée noire », prédit Philippe Tabarot, ministre démissionnaire des Transports, dans une déclaration à franceinfo. Derrière cette journée de mobilisation, l’enjeu dépasse le simple blocage social : c’est la facture économique de l’immobilisation du pays qui inquiète, alors que l’exécutif cherche déjà à réaliser 44 milliards d’euros d’économies dans son projet budgétaire.
🚆 Transports, éducation, pharmacies : un impact direct sur l’activité économique
Le cœur du mouvement battra dans les transports publics, où l’intersyndicale des cheminots (CGT, CFDT, SUD-Rail, Unsa-Ferroviaires) a annoncé une grève unitaire. La SNCF présentera ses prévisions de trafic à la veille de la mobilisation, mais le scénario d’un quasi-arrêt du réseau ferroviaire est déjà sur la table. Pour les entreprises, la désorganisation de la chaîne logistique et l’absentéisme des salariés coûteront plusieurs dizaines de millions d’euros en productivité perdue.
Le secteur éducatif sera lui aussi fortement mobilisé. Les enseignants, opposés aux mesures budgétaires de l’été, appellent à une grève nationale. Outre l’impact social, cette paralysie contraindra de nombreux parents à trouver des solutions de garde, amplifiant encore les coûts indirects pour les entreprises.
Enfin, le secteur pharmaceutique de proximité sera perturbé : de nombreuses officines resteront fermées, obligeant les patients à se tourner vers les pharmacies de garde. Ce blocage touche un pan essentiel de la consommation de santé et pourrait provoquer des tensions sur l’accès aux médicaments.
📉 Une mobilisation à haut risque
Au-delà des perturbations immédiates, cette journée de grève pose la question des conséquences macroéconomiques. Les syndicats veulent peser sur les arbitrages du futur budget 2026, alors même que le gouvernement cherche à réduire un déficit qui dépasse déjà 5 % du PIB.
L’image de la France sur les marchés internationaux et auprès des agences de notation pourrait être affectée. Comme le souligne Philippe Tabarot, « une journée noire » dans les transports et au-delà peut « amplifier les inquiétudes sur la compétitivité de notre économie », déjà sous pression face aux exigences de Bruxelles.
Si la grève des contrôleurs aériens a été reportée à début octobre, évitant une paralysie supplémentaire, la rentrée sociale reste explosive. La FNSEA prépare déjà une mobilisation des agriculteurs le 26 septembre, ciblant notamment l’accord UE-Mercosur et la concurrence jugée déloyale des importations. Ces mobilisations successives risquent de se transformer en une spirale de blocages coûteuse, au moment où chaque euro compte dans la trajectoire budgétaire de l’État.
👁️ L’œil de l’expert
La grève du 18 septembre ne représente pas seulement une bataille syndicale contre un budget : elle illustre la fragilité de l’équilibre économique français. Si l’impact direct se chiffrera en centaines de millions d’euros, le véritable risque est celui d’un affaiblissement durable de la confiance — des investisseurs, des ménages et des partenaires européens.
En multipliant les signaux d’alerte, la rentrée sociale rappelle au gouvernement que la consolidation budgétaire ne peut se faire sans un minimum de consensus social. Faute de quoi, la facture des blocages risque d’éclipser les économies espérées.