L’été 2025 restera comme l’un des plus coûteux de l’histoire récente en Europe. Canicules, sécheresses et inondations ont engendré des pertes économiques considérables, fragilisant la croissance et mettant en évidence la vulnérabilité des infrastructures. Selon une étude de l’université de Mannheim relayée par Le Monde (15 septembre), ces événements extrêmes ont déjà provoqué 43 milliards d’euros de pertes macroéconomiques dans l’Union européenne, soit une contraction de 0,26 % de la valeur ajoutée brute (VAB). La France, en première ligne, enregistre une facture de plus de 10 milliards d’euros, confirmant le climat comme un facteur désormais structurant de l’économie.
🔥 Une onde de choc économique
Les perturbations climatiques de l’été ne se traduisent pas uniquement par des catastrophes naturelles visibles, mais par une désorganisation profonde des chaînes de valeur. Les arrêts de production, les ruptures logistiques et la dégradation d’infrastructures vitales ont mis à mal la compétitivité des pays les plus touchés.
La France, l’Espagne et l’Italie figurent parmi les nations européennes les plus fragilisées, selon BFMTV. L’addition se chiffre à 43 milliards d’euros pour l’ensemble de l’UE. Comme l’a précisé Le Monde en citant les chercheurs de Mannheim :
Les événements climatiques extrêmes de l’été devraient provoquer 43 milliards d’euros de pertes macroéconomiques dans l’Union européenne (UE) en 2025.
Au-delà du coût immédiat, ce choc agit comme un frein structurel à la croissance. Chaque épisode climatique majeur réduit la résilience économique et alourdit les budgets publics consacrés aux réparations d’urgence et aux reconstructions.
🇫🇷 La France face à une facture historique
Avec plus de 10 milliards d’euros de pertes directes, la France subit une pression inédite. Derrière ce chiffre, des secteurs clés de l’économie sont touchés de plein fouet :
Agriculture : stress hydrique, baisse des rendements, explosion des coûts d’irrigation.
Énergie : centrales impactées par la sécheresse et hausse des dépenses d’adaptation.
Transports : infrastructures urbaines et réseaux endommagés par les inondations.
Les incendies dans le Sud et les inondations de juillet dans l’Ouest aggravent encore ce bilan. Les pertes dépassent largement les montants déclarés aux assureurs, soulignant un décalage massif entre réalité économique et indemnisations. Comme le rappelle Le Monde, ce différentiel illustre la nécessité d’intégrer pleinement le risque climatique dans la stratégie économique nationale et européenne.
À plus long terme, le danger est encore plus préoccupant. Si la tendance se maintient, les pertes pourraient atteindre 126 milliards d’euros d’ici 2029, selon les projections citées par Le Monde. Les coûts ne se limitent pas aux dégâts matériels : ils incluent aussi la diminution des investissements, la hausse des primes d’assurance, l’accroissement des dépenses de santé liées aux canicules et une baisse de productivité durable.
👁️ L’œil de l’expert : la double peine
L’été 2025 agit comme un révélateur économique : le climat n’est plus un aléa ponctuel mais un facteur récurrent qui recompose les équilibres financiers. La « double peine » est désormais évidente : un choc immédiat avec des pertes massives, suivi d’un impact différé qui mine la croissance et fragilise la compétitivité.
L’Europe, et en particulier la France, se trouve face à un choix stratégique : investir massivement dans l’adaptation climatique ou accepter une érosion progressive de la richesse nationale. Le climat s’impose ainsi comme un nouvel acteur économique majeur, pesant sur les bilans publics, les stratégies d’investissement et les équilibres sociaux.