La démission surprise d’Adriana Kugler a ouvert la voie à la nomination éclair de Stephen Miran, proche de Donald Trump et encore lié à la Maison Blanche via son rôle au Comité des conseillers économiques. Malgré ses assurances d’indépendance, cette double casquette interroge. Le Sénat républicain n’a pas tardé à valider sa nomination, lui permettant de siéger dès la réunion monétaire cruciale.
En parallèle, la gouverneure Lisa Cook, nommée sous l’ère Biden et menacée par des accusations judiciaires, a obtenu in extremis le droit de participer au vote. Cette situation rocambolesque illustre une politisation croissante de la Fed, pourtant censée être protégée des cycles électoraux.
Comme le souligne l’économiste Gregory Daco (EY) :
La présence de Stephen Miran pourrait accentuer la perception d’une Fed instrumentalisée pour répondre aux injonctions présidentielles.
Ce risque d’ingérence affaiblit la confiance internationale et fragilise la réputation d’indépendance de la première banque centrale du monde.
Sur le plan macroéconomique, les derniers rapports sur l’emploi révèlent une dégradation du marché du travail. Dans ce contexte, la Fed pourrait opter pour une baisse modeste de 0,25 point, ramenant ses taux dans la fourchette de 4,00 % à 4,25 %. Une mesure attendue par les investisseurs, qui y voient le début d’un nouveau cycle d’assouplissement monétaire.
Mais le consensus n’est pas acquis. Plusieurs gouverneurs, dont Christopher Waller et Michelle Bowman, militeraient pour une baisse plus marquée d’un demi-point, tandis que certains présidents de Fed régionales pourraient, à l’inverse, s’opposer à toute réduction afin d’éviter un retour de l’inflation.
La Fed ne s’engagera à rien, mais c’est le début d’un cycle de détente
observe Diane Swonk (KPMG), qui estime que les récentes recompositions au sein du conseil pourraient favoriser une approche plus conciliante. La Deutsche Bank, elle, n’exclut pas un vote divisé – une première depuis 1988 – ce qui signalerait une fracture interne majeure.
Cette réunion de septembre 2025 dépasse la simple mécanique monétaire. Elle cristallise les tensions entre indépendance institutionnelle et pressions politiques dans une Amérique en pleine recomposition. Une baisse des taux donnerait un souffle bienvenu à l’économie, mais une division trop visible du comité accentuerait l’incertitude sur la stratégie future. Pour les marchés, la Fed joue ici sur un fil : redonner confiance sans perdre sa crédibilité.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
Contre toute attente, l’économie américaine a livré au troisième trimestre un signal...
Alors que la France s’enlise dans un blocage politique inédit autour du...
Rarement l’or n’aura autant incarné son statut de valeur refuge ultime. En...
Après un mois d’octobre marqué par un net repli, la dynamique entrepreneuriale...