Avec l’arrivée de l’automne et la baisse des températures, le bois de chauffage redevient un sujet brûlant pour près de 7,5 millions de foyers français (chiffres Ademe). Mais derrière ce choix considéré comme écologique et économique, se cache une réalité plus complexe : un marché en hausse, fortement régionalisé et exposé à des coûts cachés. Alors, combien faut-il réellement prévoir pour se chauffer au bois cet hiver ?
📈Prix en hausse et écarts régionaux marqués
Après plusieurs années de relative stabilité, les tarifs du bois de chauffage connaissent une tendance haussière. Comme l’explique Frédéric Pechavy, membre de la Fédération Française des Combustibles, Carburants et du Chauffage (FF3C) :
Cette évolution s’explique notamment par l’augmentation des coûts d’exploitation — équipements, carburants, transport — qui pèsent directement sur le prix final.
Selon l’entreprise JF Bois Énergie, un stère de bois se négocie en moyenne entre 92 € et 117 €, en fonction des régions :
Bretagne : 117 €
Provence-Alpes-Côte d’Azur : 110 €
Île-de-France & Pays de la Loire : 109 €
Nouvelle-Aquitaine : 104 €
Occitanie : 103 €
Normandie : 100 €
Centre-Val de Loire & Auvergne-Rhône-Alpes : 97 €
Hauts-de-France : 96 €
Grand Est : 93 €
Bourgogne-Franche-Comté : 92 €
Ces écarts s’expliquent par la disponibilité locale des ressources, les frais logistiques, ainsi que le niveau de demande spécifique à chaque territoire.
🪵 Les critères qui font grimper la facture
Au-delà de la localisation, le prix du bois dépend de multiples paramètres économiques et logistiques :
Type de bois : les feuillus durs (chêne, hêtre, frêne, charme) offrent un pouvoir calorifique supérieur et se revendent plus cher que les résineux (pin, sapin, épicéa) ou les feuillus tendres.
Taille des bûches : des morceaux courts (25 cm) coûtent jusqu’à 115 € le stère, contre 89 € pour du 50 cm, en raison du surcroît de travail de coupe et manutention.
Conditionnement : le bois livré en vrac reste plus économique que celui vendu en palette, qui intègre davantage de frais de manutention.
Type de revendeur : selon une enquête de CODA Stratégies, les producteurs et distributeurs spécialisés ainsi que les sites en ligne proposent les tarifs les plus compétitifs, tandis que les grandes surfaces ou vendeurs multi-combustibles affichent des prix plus élevés.
Enfin, il ne faut pas négliger les frais de livraison, qui peuvent représenter jusqu’à 30 % du prix total. Pour limiter l’impact, certaines familles optent pour des commandes groupées, profitant de tarifs dégressifs.
⚠️ Le marché du bois reste également propice aux arnaques, avec de fausses annonces alléchantes (prix cassés, livraison gratuite garantie). La vigilance est de mise : il est recommandé de privilégier les circuits courts et les professionnels certifiés.
👁️ L’œil de l’expert : un achat à anticiper
Derrière son image d’énergie bon marché et respectueuse de l’environnement, le bois de chauffage est devenu un marché hautement concurrentiel soumis aux mêmes tensions que le pétrole ou le gaz : inflation des coûts logistiques, pression sur les ressources et inégalités territoriales.
Si le bois reste l’un des moyens de chauffage les plus accessibles à long terme, l’achat doit être anticipé et réfléchi. Entre région, essence, taille et distribution, la facture peut varier de près de 30 %, transformant un choix économique en investissement stratégique pour passer l’hiver au chaud.