La néobanque britannique Revolut vient d’annoncer un plan d’investissement colossal : 13 milliards de dollars injectés sur cinq ans et 10 000 emplois créés dans le monde 🌍. Déjà forte de 65 millions de clients, la fintech vise désormais les 100 millions d’utilisateurs d’ici 2027, confirmant son ambition d’imposer une banque mondiale capable de rivaliser avec les mastodontes historiques du secteur.
🚀 Une stratégie d’expansion ambitieuse
Fondée en 2015, Revolut a construit sa croissance sur une diversification agressive et des innovations rapides. Son bénéfice net a plus que doublé en 2023, atteignant 790 millions de livres (plus de 900 M€).
Nous générons donc des capitaux qui nous permettent de financer notre croissance
a affirmé Sid Jajodia, directeur des services bancaires de Revolut, dans un entretien à l’AFP. L’enveloppe annoncée ne part pas de zéro : déjà 1 milliard d’euros investis en France et 500 millions de dollars aux États-Unis avaient été dévoilés. Désormais, 3,4 milliards d’euros sont fléchés vers le Royaume-Uni, avec 1 000 emplois supplémentaires à la clé. Une décision saluée par le gouvernement britannique :
Nous voulons faciliter l’accueil des talents au Royaume-Uni
a souligné la ministre des Finances Rachel Reeves, marquant une opposition directe à la politique migratoire plus restrictive de Washington. Cet investissement massif ne se limite pas à l’Europe. Revolut, déjà présente dans 39 pays, prévoit de renforcer sa présence sur plusieurs continents : obtention d’une licence bancaire au Mexique, lancement prévu en Inde et en Afrique du Sud, tout en visant une licence bancaire complète aux États-Unis, un marché jugé « essentiel » par Sid Jajodia.
🌐 Défis réglementaires et concurrence mondiale
Si la néobanque affiche une confiance insolente, son expansion reste tributaire des régulations locales. Revolut dispose déjà d’une licence bancaire dans l’Union européenne et d’une autorisation « sous restrictions » au Royaume-Uni. Mais aux États-Unis, la bataille reste ouverte :
Mon ambition est d’obtenir une licence d’ici fin 2026, mais ce n’est pas garanti
a reconnu Sid Jajodia. Cette conquête intervient dans un environnement marqué par une forte concurrence. Les géants traditionnels comme HSBC et Barclays, voisins du nouveau siège de Revolut à Canary Wharf, voient dans cette montée en puissance une menace réelle sur leurs parts de marché. Avec une base de clients jeunes, digitalisés et très mobiles, Revolut s’impose comme un acteur capable de redistribuer les cartes de la finance internationale.
👁️ L’œil de l’expert : une véritable offensive
L’annonce de Revolut est bien plus qu’un plan de recrutement : il s’agit d’une offensive économique mondiale. Les 13 milliards de dollars engagés témoignent de la solidité financière de la fintech, mais aussi de sa volonté de s’installer durablement face aux grandes banques universelles.
Cependant, deux défis demeurent :
La régulation, notamment aux États-Unis, où l’accès à une licence bancaire reste incertain.
La rentabilité à long terme, car maintenir une croissance à deux chiffres suppose un équilibre subtil entre conquête de marché et maîtrise des coûts.
En clair, Revolut joue une partie à haut risque : si la stratégie réussit, la néobanque pourrait devenir un acteur de premier plan dans la finance mondiale ; dans le cas contraire, elle restera une licorne brillante mais fragile.