Depuis près d’une décennie, la France a accumulé plus de 1.000 milliards d’euros de dette supplémentaire, souligne le rapport. Ce phénomène n’est pas conjoncturel mais structurel, alimenté par des déficits publics chroniques et une incapacité persistante à réduire la dépense. La conséquence directe est une charge d’intérêts de plus en plus lourde pour l’État, qui absorbe une part croissante des recettes fiscales et réduit les marges de manœuvre budgétaires.
Pendant que Paris s’enfonce, le contraste avec ses partenaires européens est saisissant. Comme le rappellent les sénatrices Élisabeth Doineau et Raymonde Poncet Monge dans leurs analyses antérieures sur la dérive des comptes sociaux, la France « reporte sans cesse les décisions difficiles ». L’inaction contraste avec les efforts entrepris ailleurs :
L’Espagne, le Portugal, l’Italie et la Grèce ont engagé des réformes structurelles — allongement de l’âge de départ à la retraite, rationalisation des effectifs publics, réduction des dépenses sociales.
Résultat : leurs dettes, longtemps jugées explosives, ont reculé de plusieurs points de PIB, parfois de dizaines en quelques années.
Les investisseurs, rassurés par ces trajectoires, accordent désormais des conditions de financement plus favorables à ces pays qu’à la France.
La perspective française est tout autre : si la tendance actuelle perdure, la barre symbolique des 120 % du PIB pourrait être franchie dès 2030. Un scénario qui placerait Paris parmi les États les plus fragiles de la zone euro, aux côtés de l’Italie, et exposerait le pays à une perte de confiance des marchés financiers.
Ce nouvel envol de la dette est plus qu’un chiffre : c’est un signal d’alerte majeur pour la soutenabilité économique de la France. L’écart grandissant avec ses voisins traduit non seulement un retard de réformes, mais aussi un risque de déclassement financier. Dans un contexte de taux d’intérêt élevés et de discipline budgétaire exigée par Bruxelles, continuer à différer les ajustements pourrait coûter très cher.
À l’heure où l’Europe sort peu à peu de l’ère de la dette massive, la France s’expose à devenir l’exception négative, ce qui pourrait à terme menacer sa souveraineté budgétaire. Pour inverser la tendance, il faudra des décisions structurelles et impopulaires, mais indispensables, afin de restaurer la confiance des investisseurs et éviter que la spirale de l’endettement ne se transforme en véritable crise financière.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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