Vous savez très bien ce que veulent les Taïwanais. Ce qu’ils veulent, c’est le Rafale. Mais ça ne dépend pas de moi. (…) C’est la responsabilité de l’État
rapporte Zone Militaire. Derrière cette annonce, c’est tout l’équilibre entre opportunités industrielles, enjeux financiers et risques diplomatiques qui se dessine.
Taïwan, déjà client de Dassault avec ses Mirage 2000-5 acquis dans les années 1990 pour environ 20 milliards de francs, cherche désormais à moderniser sa flotte. Ces avions restent fiables mais leur coût de maintien en condition opérationnelle explose, d’autant plus que l’armée taïwanaise fait face à une pression militaire permanente de la Chine.
Le Rafale, fleuron technologique de Dassault, s’impose naturellement comme successeur. Si un contrat se concrétisait, il représenterait :
des milliards d’euros de retombées pour l’industrie aéronautique française,
un nouveau soutien à l’emploi hautement qualifié dans la filière défense,
et une consolidation du carnet de commandes de Dassault, déjà alimenté par l’Inde, le Qatar, l’Égypte, la Grèce ou encore les Émirats arabes unis.
Dans un marché marqué par une forte compétition (Lockheed Martin avec son F-35, Saab avec le Gripen), l’intérêt de Taïwan confirme la réputation du Rafale comme référence mondiale dans le segment des avions de chasse polyvalents.
Mais derrière la perspective industrielle, les obstacles diplomatiques sont considérables. Pékin rejette systématiquement toute coopération militaire avec Taipei et menace de représailles économiques et politiques.
L’histoire récente en témoigne : en 2020, un contrat modeste de 24 millions d’euros pour équiper des frégates taïwanaises en lance-leurres avait suffi à déclencher une protestation virulente de la diplomatie chinoise. Un contrat Rafale représenterait un saut d’échelle bien plus explosif.
Pour la France, l’équation est complexe :
Accepter, c’est renforcer son industrie aéronautique et accroître son influence en Asie-Pacifique.
Refuser, c’est se priver d’un marché stratégique mais éviter un bras de fer direct avec Pékin.
Dans ce contexte, le rôle de l’État français est central : c’est lui qui détient la décision finale sur les exportations d’armement.
Le Rafale représente pour Taïwan bien plus qu’un avion : c’est un bouclier stratégique face à la pression militaire chinoise. Mais pour Paris, chaque contrat doit être pesé au gramme près entre bénéfices financiers et risques diplomatiques.
En résumé, l’intérêt taïwanais pour le Rafale illustre à la fois la force de l’industrie aéronautique française et les limites imposées par la realpolitik mondiale. Dassault pourrait engranger un succès commercial majeur, mais au prix d’une crispation diplomatique inévitable avec la Chine.
Des années d’expérience et d’expertises financières, Fabien MONVOISIN est PDG du Groupe Win’Up composé de 4 enseignes spécialisées dans le regroupement de crédits, son ambition aujourd’hui est de décrypter l’actualité économique et financière dans l’objectif d’éclairer tous les Français
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