Après plusieurs mois de ralentissement, l’inflation en France repart à la hausse. Selon l’Insee, les prix à la consommation ont augmenté de 1,2 % sur un an en septembre 2025, contre 0,9 % en août. Cette hausse modeste, mais significative, reflète une accélération des services et de l’alimentation, tandis que l’énergie et les produits manufacturés restent en baisse. L’inflation française reste cependant l’une des plus basses d’Europe, derrière Chypre, offrant un contraste frappant avec d’autres pays de l’Union européenne.
📊 Les moteurs de l’inflation
L’Insee met en avant la progression des prix des services comme facteur principal de la hausse de septembre.
Cette hausse de l’inflation s’expliquerait par une nette accélération des prix des services, liée à une baisse beaucoup moins soutenue des prix des services de communication et à une accélération de ceux des services de santé
explique l’institut. En détail :
Les services progressent de 2,4 % sur un an, contre 2,1 % en août.
L’alimentation continue sa hausse, passant de +1,6 % en août à +1,7 %, avec des hausses ponctuelles attendues sur le café, le chocolat, la viande et les œufs, pouvant atteindre +2,3 % d’ici décembre.
Le tabac grimpe de 4,1 %, tandis que les produits manufacturés (-0,4 %) et l’énergie (-4,5 %) restent orientés à la baisse.
Cette évolution illustre un équilibre fragile entre secteurs en tension et effets modérateurs de la concurrence ou de la monnaie, comme l’explique l’Insee : « La baisse des prix des produits manufacturés s’accentuerait d’ici la fin de l’année (-0,7 %), sous l’effet de l’appréciation de l’euro qui rend moins chers les produits importés. »
⚖️ Vers une inflation maîtrisée
Malgré cette reprise, l’Insee estime que l’inflation restera modérée d’ici la fin de l’année. Les prix de l’énergie devraient poursuivre leur recul, tandis que la fin de la guerre commerciale entre opérateurs téléphoniques stabilise les coûts des communications.
Historiquement, l’inflation avait atteint des sommets en 2022-2023, avec un pic à 6,3 % en février 2023, conséquence de la reprise post-Covid et de la guerre en Ukraine. Depuis fin 2024, le taux est revenu sous les 2 %, avant de passer sous 1 % en début 2025. Sophie Dubois, économiste à l’Observatoire des prix, souligne que « la récente baisse est largement liée à la diminution des prix de l’électricité et à la concurrence accrue entre opérateurs télécoms », rappelant l’impact des politiques de régulation sur l’inflation domestique.
Cette reprise modérée des prix illustre la résilience de l’économie française, mais souligne aussi la vulnérabilité des consommateurs face à des hausses ciblées dans des secteurs essentiels comme l’alimentation et la santé.
👁️ L’œil de l’expert : une inflation à surveiller
Pour les analystes, cette légère remontée ne signe pas une reprise inflationniste massive, mais une recomposition sectorielle des prix. Les services et l’alimentation tirent l’inflation vers le haut, tandis que l’énergie et les biens manufacturés continuent de tempérer la hausse. Selon Sophie Dubois, « la France bénéficie d’une inflation contenue grâce à la concurrence et aux effets de change, mais les ménages doivent rester vigilants face aux produits essentiels dont les prix augmentent plus vite que la moyenne ».