Dans un climat économique encore tendu, la France peut enfin respirer un peu. Les chiffres publiés le mardi 7 octobre par les douanes françaises révèlent une embellie : le déficit commercial du pays s’est contracté à 5,8 milliards d’euros en août, soit une amélioration pour le troisième mois d’affilée. Une tendance positive portée par la hausse des exportations et la stabilité des importations, deux indicateurs cruciaux pour la balance des échanges extérieurs.
🔀 Exportations dynamiques, énergie maîtrisée
Les dernières données confirment un redressement progressif du commerce extérieur français, soutenu par une meilleure performance à l’international. Les exportations ont atteint 51,8 milliards d’euros, soit 300 millions de plus qu’en juillet, tandis que les importations se sont maintenues à 57,6 milliards d’euros.
Ce double mouvement contribue à la réduction du déficit commercial, un indicateur longtemps dans le rouge et surveillé de près par Bercy.
L’amélioration la plus notable provient du secteur énergétique, traditionnellement lourd dans le déséquilibre français. Le solde énergétique s’est allégé de 200 millions d’euros, pour s’établir à –3,5 milliards d’euros, grâce à une diminution des importations couplée à une reprise des exportations.
Selon les douanes, cette amélioration s’explique par une meilleure gestion des stocks, la stabilisation des cours du gaz et une reprise des ventes d’électricité à nos voisins européens.
Du côté des produits manufacturés, le déficit reste stable à 4,2 milliards d’euros, traduisant un certain essoufflement de l’industrie française, encore freinée par la demande intérieure molle et le coût de production élevé.
Seule éclaircie durable : le secteur agricole, dont le solde reste à l’équilibre pour le quatrième mois consécutif, preuve d’une compétitivité préservée face aux fluctuations mondiales des matières premières.
Sur les douze derniers mois, le déficit annuel atteint 78,5 milliards d’euros, mais il s’est allégé de 1,7 milliard par rapport à juillet. Un signal encourageant, même si la trajectoire reste fragile.
Les résultats montrent une tendance positive, mais la France reste encore loin d’un rééquilibrage durable de sa balance commerciale
analyse un représentant des douanes, soulignant le rôle clé des exportations industrielles dans la stabilité future. À noter cependant un ralentissement des échanges avec les États-Unis : les exportateurs français ont réduit leurs envois au deuxième trimestre après un pic au premier, conséquence directe de la guerre commerciale et des droits de douane américains. Ce mouvement illustre la volatilité d’un commerce mondial toujours exposé aux tensions géopolitiques.
👁️ L’œil de l’expert
Si cette série de trois mois consécutifs d’amélioration marque une accalmie bienvenue, elle ne traduit pas encore une reprise structurelle. La France bénéficie d’un contexte énergétique apaisé et de flux d’exportation plus dynamiques, mais reste pénalisée par la faible compétitivité industrielle et la dépendance aux importations stratégiques.
Pour maintenir cette tendance, Paris devra miser sur la réindustrialisation, la montée en gamme technologique et le soutien ciblé aux filières exportatrices. Sans ces leviers, le redressement du déficit commercial français risque de n’être qu’un sursaut temporaire dans un paysage économique encore instable.